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Retard scolaire des enfants hébergés par l’aide sociale à l’enfance

dimanche 7 juillet 2013, par Jeanne HILLION

« Échec et retard scolaire des enfants hébergés par l’aide sociale à l’enfance » n° 845, juillet 2013

Échec et retard scolaire des enfants hébergés par l’aide sociale à l’enfance

La situation familiale ou sociale difficile vécue par les enfants placés dans les
établissements de l’aide sociale à l’enfance (ASE) influe sur leur scolarité. Ces enfants
connaissent des situations de déscolarisation, notamment l’année où survient le
placement.

À 15 ans, ils sont trois fois plus nombreux dans cette situation que
les autres adolescents de leur âge. Et en fin de scolarité obligatoire, nombreux
sont ceux qui quittent les bancs de l’école, sans pour autant se lancer dans la vie
professionnelle.

Pour les jeunes majeurs, la situation diffère cependant. Ils ne sont pas plus
déscolarisés que le reste de leur génération, en raison de la sélection pour entrer
dans le dispositif contrat jeune majeur.

Les enfants placés en établissement souffrent également d’un important retard
scolaire. À l’âge d’entrer au collège, deux tiers sont en retard d’au moins une année.

À partir de 15 ans, ils se dirigent le plus souvent vers l’enseignement professionnel
court (BEP, CAP). La perspective de la fin de prise en charge par l’ASE à 18 ans les
incite à acquérir rapidement une autonomie financière en s’orientant vers le marché
de l’emploi.

Thierry MAINAUD

- Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES)
- Ministère de l’Économie et des Finances
- Ministère des Affaires sociales et de la Santé
- Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social

Avant même leur entrée
en établissement,
les enfants pris en
charge par l’aide
sociale à l’enfance
(ASE) ont souvent connu une ou
plusieurs difficultés qui affectent la
scolarité : pauvreté (Goux et Maurin,
2000), mal-logement ou surpeuplement
(Goux et Maurin, 2002),
manque de soutien parental et carences
éducatives, maltraitance…

Une situation de grande difficulté
scolaire, voire de déscolarisation,
préexiste donc souvent au placement.

Lorsqu’ils entrent en établissement,
les enfants se retrouvent dans un lieu
de vie collective.
Leurs conditions de
vie peuvent devenir plus favorables à
la scolarité qu’au sein de leur famille,
mais, malgré les améliorations que
permet le placement, la vie en établissement
présente certains désavantages
par rapport aux conditions
de vie qu’offre en général le milieu
familial :
il est difficile de s’isoler
pour trouver la concentration nécessaire
aux devoirs, les sollicitations
de la part des autres enfants peuvent
être nombreuses si elles sont mal
encadrées et l’accompagnement individuel
est moins aisé pour les éducateurs
que dans un cadre familial.

De plus, même si les éducateurs ont
pour mission le rétablissement et le
soutien des enfants dans leur scolarité,
cet objectif vient souvent après
la résolution des situations de souffrance
ou la restauration du lien avec
la famille (Denecheau, 2008).

Bien que les enfants placés en établissement
forment une population
en risque d’échec scolaire, les données
quantitatives sur le sujet font
défaut.

L’enquête Établissements et
services (ES) « difficulté sociale » de
2008 permet de combler en partie ce
manque. Cette étude concerne les 48
820 enfants et jeunes adultes hébergés
en établissement de l’ASE au
15 décembre 2008, principalement
dans les maisons d’enfants à caractère
social (MECS) et les foyers de
l’enfance (encadré 1) [1].

La déscolarisation diminue avec l’ancienneté dans l’établissement

Globalement, la déscolarisation
des enfants placés en établissement de l’ASE reste limitée. Fin 2008,
parmi les 26 490 enfants de ces
établissements en âge de scolarité
obligatoire, c’est-à-dire âgés de 6
à moins de 16 ans, 620 seulement
n’étaient pas scolarisés, soit 2,3 %.

Néanmoins, la déscolarisation est
plus forte au début du placement.

Toutes choses égales par ailleurs, les
enfants placés depuis moins d’un an
sont six fois plus souvent déscolarisés
que ceux placés depuis cinq ans
ou plus (tableau 1).

Après quelques
mois de prise en charge, les enfants
déscolarisés reprennent le chemin de
l’école : de 3,8 % d’enfants déscolarisés
la première année du placement,

il reste 1,5 % d’enfants déscolarisés
parmi ceux entrés depuis un à
deux ans et 0,7 % parmi ceux entrés
depuis plus de deux ans.

Ce succès
est d’ailleurs probablement sous-estimé
ici, car les enfants qui restent en
hébergement pendant plus d’un an
sont ceux qui rencontrent le plus de
difficultés1 et qui sont donc potentiellement
les plus souvent déscolarisés
au départ.

Les enfants placés en foyer départemental
de l’enfance sont également
2,9 fois plus souvent déscolarisés
que les enfants en MECS.

Cela correspond aux missions des
foyers de l’enfance, qui, même si
elles se sont élargies, ont pour priorité
l’accueil des mineurs nécessitant
une aide d’urgence.

De même, les
enfants accueillis sur décision judiciaire
sont 1,9 fois plus souvent déscolarisés
que ceux accueillis dans le
cadre d’une mesure administrative.

La déscolarisation des enfants progresse à partir de l’âge de 11 ans

L’âge influe également sur l’intégration scolaire

(graphique 1).

Jusqu’à 10 ans, peu d’enfants placés
en établissement ne suivent pas
l’école (0,7 %). Néanmoins, à 11 ou
12 ans, la déscolarisation est plus
fréquente parmi les enfants placés
depuis moins d’un an (respectivement
2,4 % et 1,8 %). C’est à cet
âge que l’enfant entre en sixième.

La famille doit alors l’inscrire dans
un nouvel établissement scolaire,
généralement plus éloigné du dogmicile. Cette démarche présente
des risques de défaillance pour des
familles en difficulté.

Il semble
que la transition se déroule mieux
lorsque les jeunes sont déjà dans un
établissement de l’ASE, plutôt que
lorsqu’elle coïncide avec le début
du placement. En effet, les enfants
de 11-12 ans placés depuis plus
d’un an sont, eux, très peu déscolarisés.

À partir de 13 ans, la déscolarisation
progresse, notamment pour
les adolescents placés depuis moins
d’un an : ces derniers sont 3,5 %
dans cette situation à 13 ans et 5,2 %
à 14 ans.

À l’âge de 15 ans, la déscolarisation
est encore plus forte pour
les adolescents placés depuis moins
d’un an : 8,9 %. Mais à cet âge, elle
concerne également les adolescents
placés depuis plus longtemps (4,3 %
pour ceux placés d’un à moins de
deux ans, 2,1 % pour ceux placés de
deux à moins de cinq ans).

Parmi ces
derniers, qui sont arrivés dans l’établissement
à l’âge de 13 ou 14 ans,
l’enquête ne permet pas de mesurer
combien étaient déjà déscolarisés
à leur arrivée – et n’ont donc pas
pu être rescolarisés – et combien
ont quitté l’école à 15 ans malgré
le placement.
Les deux situations
coexistent probablement.

Au total,
les adolescents de 15 ans placés
en établissement sont trois fois
plus souvent déscolarisés que l’ensemble
de leur génération (6,1 %
contre 2,1 %).

À la déscolarisation
s’ajoutent les situations d’absentéisme
et de rupture scolaire, qui
concernent 14 % des adolescents
des établissements de l’ASE scolarisés
et âgés de 15 ans.

À partir de 16 ans, les jeunes quittent l’école rapidement

Lorsqu’ils n’ont plus d’obligation
scolaire, les jeunes placés en
établissement quittent rapidement
l’école.


À l’âge de 16 ans
, 15,8 %
ne sont plus scolarisés, contre 5,8 %
de l’ensemble des jeunes du même
âge.

À l’âge de 17 ans, ils sont
22,0 % contre 9,6 %. Cette situation
est d’autant plus fréquente que l’entrée
dans l’établissement est récente
(graphique 2). Ces jeunes de 16-17
ans qui quittent l’école n’ont pas
pour autant d’autre projet : 47 %
restent sans activité alternative. En
revanche, 34 % s’engagent dans un
stage ou une formation professionnelle,
3 % trouvent un emploi et
16 % en cherchent un.

Pour les jeunes majeurs, la situation diffère.

Les fins de scolarité
continuent d’augmenter avec l’âge,
mais comme c’est également le
cas pour l’ensemble des jeunes, le
niveau de déscolarisation dans les
établissements de l’ASE est proche
de celui de la population générale
des jeunes de ces âges.

Les jeunes
adultes placés depuis cinq ans ou
plus sont même plus souvent scolarisés
que l’ensemble de leur génération.

Une explication de ce phénomène
est le caractère sélectif du
placement des jeunes majeurs. Pour
être pris en charge par l’ASE, les
jeunes de 18 à 21 ans doivent signer
un contrat jeune majeur (CJM)
et pour cela s’engager sur un projet
et tenir des objectifs, souvent liés
à une poursuite de scolarité.

Les
jeunes déscolarisés et sans projet
n’étant plus autant accueillis, la
part des jeunes scolarisés augmente
mécaniquement. D’autant que les
jeunes en emploi, plus autonomes,
sont moins enclins à rester en établissement.

À l’âge d’entrer en sixième, deux tiers des enfants ont au moins un an de retard

L’enquête ES 2008 ne précise pas
la classe suivie, mais seulement le
groupe de niveau (élémentaire, premier
cycle du second degré, etc.).

Les indicateurs habituels sur le
retard scolaire (taux de redoublements,
nombre d’années de retard)
ne peuvent donc pas être calculés.

En revanche, il est possible
d’approcher le retard sous un autre
angle, en mesurant la part des enfants
qui n’a pas changé de groupe
de niveau à l’âge théorique3.

À l’entrée au collège, le retard
scolaire est déjà très fréquent parmi
les enfants hébergés.

À 11 ans, âge
théorique du passage en sixième,
seulement 33,9 % des enfants sont
dans une classe du second degré4,
comparés aux 79,6 % en population
générale (tableau 2).
50,1 %
sont toujours en enseignement élémentaire,
10,9 % en ASH5 et 1,1 %
sont déscolarisés.

Ainsi 62,1 % des enfants de 11 ans placés en établissement
ont au moins un an de
retard à l’entrée au collège ou sont
déscolarisés.

L’ancienneté dans l’établissement
joue sur le retard à l’entrée en sixième6,
mais en deux temps.

Dans un premier
temps, le retard scolaire progresse avec
l’ancienneté :

55,2 % des enfants de
11 ans placés depuis moins d’un an
sont en retard scolaire, contre 66,7 %
de ceux placés depuis un à moins de
cinq ans.

Ce résultat peut s’expliquer
par le fait que les enfants les plus
anciens sont ceux qui ont rencontré
le plus de difficultés et n’ont pas
pu retourner rapidement dans leur
famille.

Néanmoins, dans un second
temps, la proportion des retards diminue
avec l’ancienneté dans l’établissement,
descendant à 51,3 %
des enfants placés depuis cinq ans
ou plus.

Ces derniers ont effectué
une grande partie, voire toute leur
scolarité durant leur placement, qui
leur a fourni une certaine stabilité
et a pu limiter les échecs scolaires.

Mais, même dans ce cas, le nombre
de retards reste très supérieur à celui
de la population générale, du fait
de la situation sociale défavorable
avant le placement, mais aussi parce
que, in fine, malgré ses effets bénéfiques,
la vie en établissement reste
en moyenne moins favorable qu’au
sein d’une famille pour les raisons
mentionnées en introduction (difficulté
à s’isoler, accompagnement
moins individualisé, etc.).

Dès 15 ans, l’enseignement
professionnel court
est prédominant

À l’âge d’entrer au lycée, le retard
scolaire dans les établissements de
l’ASE est lui aussi très supérieur
au reste de la population :

61,5 %
des adolescents de 15 ans placés en établissement sont toujours dans un
niveau de premier cycle, voire un niveau
élémentaire, contre 36,9 % de
l’ensemble des jeunes du même âge.

Mais le fait marquant reste leur orientation, très largement tournée vers l’enseignement professionnel court

(brevet d’études professionnelles
[BEP], brevet d’études professionnelles
agricoles [BEPA],
certificat d’aptitude professionnelle
[CAP], certificat d’aptitude professionnelle
agricole [CAPA]).

À
15 ans, seulement 5,3 % des adolescents
placés suivent un second cycle
général ou technologique, alors
que cette filière est celle de 49,0 %
de l’ensemble des adolescents de 15
ans.

En revanche, ils sont 2,5 fois
plus nombreux à préparer le BEP
ou le CAP (13,2 %).
À 16 ans,
l’enseignement professionnel court
concerne 36,1 % des adolescents
placés, contre 30,8 % de l’ensemble
des adolescents du même âge.

Au
total, 38,1 % des adolescents placés
âgés de 16 à 18 ans suivent un
enseignement professionnel court et
3,5 % un enseignement professionnel
long (préparation au baccalauréat
professionnel).

Le résultat est
encore plus marquant si l’on observe
les filières pour les seuls élèves de
second cycle (général, technologique
ou professionnel), c’est-à-dire
en faisant abstraction des jeunes déscolarisés
ou en retard scolaire.

Dans
ce cas, tous âges confondus, 78 %
des enfants de l’ASE suivent un
enseignement professionnel,
contre
33 % de l’ensemble des adolescents
en second cycle.

Cette prédominance de l’enseignement
professionnel court trouve
plusieurs explications. Tout d’abord,
les situations familiales difficiles
provoquent des situations d’échec
scolaire et peuvent engendrer des
difficultés d’apprentissage. Les formations
longues sont, de ce fait,
moins accessibles.

Mais les capacités
d’apprentissage des jeunes
ne sont certainement pas seules en
cause.

Afin de préparer la sortie du
placement, les jeunes sont également
davantage incités à acquérir
une autonomie financière et donc à
s’orienter au plus vite vers le marché
du travail.

Il est vrai que les deux difficultés
(difficulté d’apprentissage et
insuffisance du soutien financier de la
famille) sont partiellement partagées
avec l’ensemble des jeunes issus des
catégories sociales peu favorisées.

Les conséquences sont d’ailleurs
similaires : 56 % des adolescents
de second cycle dont la personne
responsable est inactive ou au chômage
sont en enseignement professionnel,
comme 48 % de ceux dont
la personne responsable est ouvrière.

Cependant, la fréquence de l’enseignement
professionnel de l’ensemble
des jeunes issus de ces catégories
sociales reste nettement inférieure à
celle observée pour les enfants placés
en établissement (78 %). Pour ces
derniers, la limite d’âge pour bénéficier
de l’aide sociale à l’enfance est
une autre incitation à s’orienter vers
les filières courtes.

À 18 ans, seule
une partie des jeunes peut en effet
poursuivre la prise en charge avec
un contrat jeune majeur.

Ce choix
peut être intégré par les jeunes, mais
il peut aussi venir d’incitations plus
ou moins fortes de la part des éducateurs,
comme cela a été observé dans
d’autres pays européens (Jackson et
Cameron, 2012).

pour télécharger cette enquête (tableaux compris) cliquez ici

 [2]


Pour en savoir plus

Denecheau B., 2008, « La scolarité des enfants placés par les services de protection de l’enfance : une recherche exploratoire »,

Séminaire de l’ONED, Séance du 10 octobre 2008.
Goux D., Maurin E., 2000, « La persistance du lien entre pauvreté et échec scolaire », France Portrait social, Édition 2000-2001,

INSEE Références, INSEE, p. 87-98, octobre.
Goux D., Maurin E., 2002, « Surpeuplement du logement et retard scolaire des enfants », in : Données sociales. La société française,
p. 455-9.

Jackson S., Cameron C., 2012, « Leaving care : Looking ahead and aiming higher », Children and Youth Services Review, 34(6) : 1107-14,
juin.

Mainaud T., 2012, « Les établissements et services en faveur des enfants et adolescents en difficulté sociale », Document de travail, série

Statistiques, DREES, n° 173, septembre.

Sellenet C., 1999, « La scolarité des enfants placés à l’aide sociale à l’enfance », La nouvelle revue de l’AIS : adaptation et intégration
scolaires, Centre national de Suresnes, n° 7, p. 28-40, 3e trimestre.


[1g encadré 1
Sources de l’étude

L’enquête Établissements et services (ES) « difficulté sociale » est réalisée tous les
quatre ans par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques
(DREES), en lien avec les directions régionales du ministère chargé des Affaires
sociales.

Elle s’adresse aux établissements et services accueillant des personnes en
difficulté sociale, dont les établissements de l’aide sociale à l’enfance (ASE), et fournit
des éléments sur l’activité, le personnel et les publics des établissements.

La dernière
édition porte sur l’année 2008 (ES 2008). Les enfants décrits dans cette étude étaient
hébergés en établissement le 15 décembre 2008, ceux hébergés en accueil mèreenfant
ne sont pas pris en compte.

Les données concernant la population générale sont issues des Repères et références
statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche (RERS) publiés par la
Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP).

L’année scolaire
concordant avec l’enquête ES 2008 est l’année 2008-2009, dont les résultats se
trouvent dans l’édition 2009 et, pour certaines données, dans l’édition 2010.
Les enfants hébergés par l’aide sociale à l’enfance
Fin 2008, 48 820 enfants sont hébergés dans les établissements de l’aide sociale à
l’enfance, hors sections d’accueil mère-enfant. Les trois quarts des enfants, soit
36 620 d’entre eux, sont accueillis dans les maisons d’enfants à caractère social
(MECS) et 17 %, soit 8 440, vivent dans les foyers de l’enfance.

Enfin, 650 enfants
en bas âge sont hébergés dans les pouponnières à caractère social, 1 100 dans les
villages d’enfants et 2 010 dans les lieux de vie et d’accueil.

Ces enfants représentent 39 % des enfants pris en charge par l’ASE. En effet, 54 % des
enfants sont placés dans une famille d’accueil, 3 % sont des adolescents autonomes et
4 % sont dans d’autres modes d’hébergement. Dans l’étude, seuls les enfants placés en
établissement sont pris en compte.

[2Directeur de la publication : Franck von Lennep
Responsable d’édition : Carmela Riposa
Secrétaires de rédaction : Nadine Gautier, Coralie Le van van
Maquettiste : L.O. • Imprimeur : Imprimerie centrale de Lens
Internet : www.drees.sante.gouv.fr
Pour toute information : drees-infos@sante.gouv.fr • Reproduction autorisée sous réserve de la mention
des sources • ISSN papier 1292-6876 • ISSN électronique 1146-9129 • AIP 0001384
ÉTUDES et RÉSULTATS l n° 845 - juillet 2013
Échec et retard scolaire des enfants hébergés par l’aide sociale à l’enfance
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Messages

  • Cette étude est intéressante, néanmoins..Effectivement, c’est très partiel. Et pas tout à fait toujours très juste. Je pense par exemple au CJM (contrat jeune majeur), dont on dit ici qu’il doit être signé par le jeune majeur à sa majorité. Ca, c’est la théorie. Dans la pratique, les jeunes ne sont pas toujours informés de cette possibilité (d’où le taux important de jeunes SDF issus de foyers) et lorsqu’ils le sont, le dossier, qui doit en principe être accepté d’office si les conditions de scolarité sont réunies, ne l’est pas toujours. En effet, cela dépend des régions, et du soutien du référent ASE de l’enfant. D’autre part, même en cas d’accord de ce contrat, le contrat ne permet pas une scolarité "++" puisqu’il s’arrête à 21 ans que le jeune soit engagé dans un cursus long n’a pas d’influence sur la durée du CJM, et le jeune n’a donc d’autres choix que de s’autocensurer et de se "contenter" d’un cursus max licence...S’il n’a pris aucun retard durant sa scolarité. Donc, trèèèèès peu de jeunes.
    D’autre part, l’étude parle de conditions défavorables à l’étude en foyer, en mettant quelque peu l’accent sur la sursollicitation des autres enfants et l’encadrement un peu lax de ce côté. Sans parler du fait que les éducateurs n’aident pas les jeunes dans leur devoirs. En cas d’incompréhension, le jeune ne peut se tourner vers un adulte.

    Bref... Il manque bien des choses.

    Sources : mes 10ans de placement, dans 4 structures différentes. Arrivée à 11ans, j’ai été déscolarisée jusqu’à mes 17ans et demi. L’éduc référente avait peur de se faire lincher par le juge des enfants et m’a donc balancée dans une formation, la première qui m’acceptait, histoire de ne pas avoir de dossier vierge à présenter. On ne m’a pas parlé du CJM, et alors que j’avais encore un an d’étude à faire pour obtenir mon cap, je me suis retrouvée à la rue. C’est au bout de 9mois que j’ai appris, complètement par hasard la possibilité de souscrire à ce CJM. CQFD