POIL DE CAROTTE

ASSOCIATION pour enfants tristes

Accueil > 6- SE FORMER S’INFORMER > splendeurs et misères du travail

splendeurs et misères du travail

mardi 17 avril 2018, par Jeanne HILLION

Le 2 juin 2018 toute la journée, nous allons réfléchir aux splendeurs et aux misères du travail.

Le programme qu’on vous a concocté et que vous pouvez enrichir par votre propre intervention (contact ICI) se déroule dans l’état d’esprit du festival, c’est-à-dire, non pas dans la consommation de la culture, mais bien dans l’échange des savoirs et de la transmission.

SAMEDI MATIN,

Pour une mise en bouche, commençons par une causerie sur le "non travail" avec l’intervention de DENIS BAYON , Membre d’ "Agir contre le Chômage" de Quimper, qui nous aidera à réfléchir à la question inaugurale : Qu’est-ce que « travailler Qu’est-ce qu’un chômeur »

argument :

Qu’est-ce que « travailler » ?
Quelques réflexions à partir d’un engagement au sein d’une association de lutte contre le chômage et la précarité.

Qu’est-ce qu’un chômeur ? Quelqu’un qui ne travaille pas, dira t-on. Cette réponse est fort contestable. Un million de chômeurs officiels (inscrits à Pôle emploi) ont un emploi précaire (CDD, intérim, temps partiel) et, alors qu’ils sont « indemnisables » (se sont ouverts des droits à des « allocations chômage ») nombre d’entre-eux ne sont pas indemnisés (ils touchent un salaire suffisamment élevé). Mais que font les millions d’autres, indemnisés ou non, qui n’ont pas d’emploi ? Rien répondra t-on. Ils font comme les retraités, les personnes « au foyer », les étudiants, etc. Ils ne travaillent pas. Pourquoi alors faudrait-il les « indemniser », c’est-à-dire leur verser un salaire (les cotisations sociales patronales qui payent les chômeurs) ? S’ils ne travaillent pas, ils auront droit, au nom de la solidarité, à une allocation qui leur permettra de couvrir leurs maigres besoins. Mais alors dans ce cas, pourquoi les salariés retraités devraient-ils toucher, eux, des salaires (cotisations sociales retraites) ? Ne sont-ils pas dorénavant tout aussi inactifs que les chômeurs ?
C’est bien ainsi que nos classes dirigeantes analysent la situation et défont progressivement la Sécurité sociale et les salaires mutualisés payés par les caisses de Sécu, financés par des cotisations sociales. Si nous voulons reprendre l’offensive politique, il est donc grand temps de contester cette lecture du « travail »...

SAMEDI 13 h 30

Vous faites quoi dans la vie ?


Nous nous retrouverons autour de l’intervention de Pierre MADIOT, de dire le travail.
Une infirmière, le soir des attentats parisiens, accompagne les dernières heures d’une patiente, puis assiste en urgence une femme en train d’accoucher dans sa voiture. Un conducteur de TGV joue des dénivelés pour rattraper deux minutes de retard, tout en veillant à limiter la consommation d’électricité de son train. Une avocate, soucieuse de porter la même attention au truand et à la victime, hésite à défendre un homme qui vient d’assassiner son enfant. Un couple d’éleveurs résolu à produire bio comprend, jour après jour, que la terre ne donne que ce qu’elle peut. Un brocanteur sauve de l’oubli une poupée de porcelaine, et avec elle les souvenirs d’une femme, enfouis dans les recoins d’un grenier. Un manager essaie de résister à l’ambiance artificielle de l’open space comme à l’urgence des mails qui s’accumulent. Un dermatologue lit sur l’épiderme de ses patients des pathologies qui en disent long sur les petits et grands soucis du quotidien. Ils sont marin, enseignante, ramasseuse de pommes, pilote d’avion, ingénieure, journaliste, femme de ménage, imprimeur... Ils travaillent pour nous, mais que savons-nous de ce qu’ils font ? Ils ont accepté de partager leurs joies et leur peines, parce qu’elles nous concernent. Leurs récits, c’est notre monde. C’est le travail comme vous ne l’avez jamais lu.

Le principal rédacteur de l’ouvrage est Pierre Madiot, membre fondateur du lycée expérimental de Saint-Nazaire, formateur à l’IUFM de Nantes, rédacteur en chef des Cahiers pédagogiques durant cinq années, collaborateur de France 5 éducation. Mais il n’est pas seul, loin s’en faut. Il s’appuie sur le réseau du CRAP (Cercle de recherche et d’action pédagogique), mouvement qui rassemble chercheurs et praticiens, professeurs des écoles, des lycées et de l’université. Ce qui est donné à lire dans ce livre, c’est le bilan de cinquante ans de travaux, d’expériences, de débats.


 [1]

SAMEDI, 15 h : Des paroles rares et précieuses

Divers ateliers à réfléchir par petits groupes.

  • ATELIER 1 : DIRE LE TRAVAIL
  • ATELIER 2 : LE HARCÈLEMENT MORAL, DÉCRYPTAGE
  • ATELIER 3 : SALAIRE OU REVENU INCONDITIONNEL ? CLARIFICATION
  • ATELIER 4 : LE TRAVAIL NON RECONNU BENEVOLAT, EDUCATION PARENTALE, RETRAITES, AIDANTS)

inscription fortement recommandée

 [2]

SAMEDI 16 h 30

Ciné débat

DE MÉMOIRE D’OUVRIERS
Un film de Gilles Perret

Ce film commence par une histoire locale et finit par raconter la grande Histoire sociale française. De la naissance de l’électrométallurgie, en passant par les grands travaux des Alpes et la mutation de l’industrie, jusqu’aux vagues de désindustrialisation, c’est l’histoire ouvrière en général que racontent les hommes rencontrés par Gilles Perret. Dignes et lucides, ils se souviennent de ce qu’ils furent et témoignent de ce qu’ils sont devenus dans la mondialisation.

"L’histoire ouvrière savoyarde et haute-savoyarde est aussi une histoire collective. C’est l’histoire d’une solidarité entre travailleurs mis dans un même panier de douloureuses conditions de travail, comme « dans les ateliers à chaux, où c’était difficile, où l’homme se mariait plus ou moins avec la chaleur, l’acier, le feu, l’eau et le bruit » et où régnait « esprit d’entraide particulier », nous explique l’ouvrier Roger Loyet. C’est aussi l’histoire de villages ouvriers, construits autour d’usines et dans lesquels on pouvait passer une vie entière sans en sortir, parce qu’un avenir était assuré dans l’usine. Un avenir était aussi possible hors de l’usine, pour les « enfants de comités d’entreprises », pour les chanceux auprès desquels le paternalisme a pu signifier des possibilités d’ascension sociale, tel Etiévent. C’est enfin une histoire liée à l’immigration, alors que les immigrés italiens ont largement contribué à l’essor du syndicalisme dans les usines et que les cités ouvrières réunissaient « toutes les blessures du monde » dans un « métissage fabuleux », pour reprendre les mots d’Etiévent.

Un ouvrier date des années 1990-2000 la perte de solidarité, de convivialité à l’usine, sur fond d’évolutions sociales et économiques certes, mais aussi d’introduction de nouveaux dispositifs managériaux. Les grandes usines cèdent le pas à de plus petites unités, les ateliers se vident à mesure que les machines s’automatisent et les dynamiques collectives s’affaiblissent ; les consciences politiques s’étiolent, le management divise pour mieux discipliner : « quand ils ont instauré les primes personnelles, il n’y a plus personne qui faisait voir la fiche de paie, » dit un ouvrier ; Bernard Anxionnaz, prêtre ouvrier ajoute : « on a réduit le temps de travail et en même temps, on a accélérée les cadences, puis on a supprimé le casse-croûte. » Finalement, la solidarité ouvrière se dilue en même temps que la fierté d’un travail ouvrier s’amenuise, à mesure aussi que s’accélèrent les fermetures d’usines, chacune devenant « une ligne sur un bilan comptable. »

lire Laure Célérier, « Gilles Perret, De mémoires d’ouvriers », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, 2013, mis en ligne le 19 mai 2013.

SOIREE FESTIVE :

A partir de 19 h : repas de crêpes et galettes
A partir de 19 H : Contes et légendes de Bretagne avec ELEANOR de TOULFOUEN
Concert DOURGAN, Guitare celtique
Bal trad/folk, LA BROUETTE,
Fest-noz, LUDO CAM


[1Coopérative DireLeTravail
Boite A12
8 allée Louise Labé
Paris 75019
France

[2L’école enfin expliquée aux parents (et aux autres)
PIERRE MADIOT
PARUTION :
03/09/2008
COLLECTION :
ESSAIS - DOCUMENTS
Attention : ceci n’est pas un manuel, un recueil de recettes à l’usage des parents angoissés. C’est autrement plus ambitieux et intéressant.
Pour la première fois, un collectif de profs a décidé de rendre l’école compréhensible par ses usagers, d’ouvrir la boîte noire, de raconter ce qui se passe en coulisse, bref, de jouer à fond le jeu de la transparence. D’inviter ceux dont les enfants fréquentent l’école à pénétrer l’institution, à la regarder fonctionner – bien ou mal –, à comprendre sa logique et ses absurdités, ses réussites et ses impasses.
L’histoire est toujours présente car on ne comprend rien au système scolaire si l’on ne comprend pas d’où il sort, de quelles décisions politiques il est la résultante, comment les objectifs et les méthodes sont nés et ont évolué, de quelle manière l’école, dès l’origine, a été voulue inégalitaire puis a tenté de s’ouvrir.
Loin des querelles partisanes, des formules toutes faites, on découvre le comment et le pourquoi des mathématiques, les chemins de la lecture, de l’orthographe, les recherches en matière d’apprentissage, d’intelligence, les raisons de l’échec et de la réussite. Et l’on aboutit à des questions brûlantes : que peut, que doit l’école ? Qu’attendons-nous d’elle ? Le tri de quelques privilégiés ou la prise en charge de tous ?

L’ouvrage sera postfacé par le président de la FCPE, première organisation de parents d’élèves