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Les jeudis muets

Moi, Fina, enfant du divorce TÉMOIGNAGE

vendredi 23 mai 2014, par Jeanne HILLION

« Et nous avons prononcé, au nom de la loi, qu’ils sont unis par le mariage ».

Et très vite son ventre s’arrondit.

Puis le mal s’est infiltré lentement en eux, tel un ver dans le plus généreux des fruits. Les cloisons tremblent sous les vociférations, les portes claquent, les assiettes voltigent, et mon père nous quitte définitivement.
En ce qui me concerne, la troisième et dernière fille, l’âge de raison prend un an d’avance, mon bonheur d’enfant est arrivé à son terme.

Ma mère ne digérera pas la crasse qu’il lui a faite en abandonnant le domicile conjugal et encore moins ses fallacieuses déclarations, ses faux serments. Elle explosera de haine et de vengeance, une haine inépuisable. Il le paiera très cher, nous quatre coalisées contre lui, ses valeurs d’homme et de père travesties. Elle le proclame mort, l’abreuve de malédictions et lui promet l’enfer. D’ailleurs, elle nous interdit de le nommer, son nom est honni.

Dorénavant, il sera le Bouc.

Elle nous enjoint de le haïr en le dépeignant semblable à un monstre, issu d’une lignée maudite, elle assure qu’il dissimule d’incalculables défauts... Elle acheminera son animosité effrénée à son ex-mari par l’intermédiaire de ses filles qui s’en acquitteront sans scrupule dans leur plus jeune âge. Mon père déploiera des trésors d’indulgence envers nous, jusqu’au jour où il abandonnera la lutte dans l’exercice de son droit de visite.

Nous avons été élevées dans la haine, le mensonge, le calcul, la ruse, la violence.

J’ai écrit mon histoire d’enfant du divorce pour ne jamais oublier ce que j’ai vécu, pour ordonner ce qui m’est arrivé et comprendre. Mais aussi pour ceux qui m’ont acceptée telle que je suis avec des carences dues à la privation de mon enfance : pour les remercier. Et pour témoigner de ce qu’est un mauvais divorce, avec un nombre incalculable de conséquences pour chacun des membres de la famille concerné de près ou de loin.

Non, les parents n’ont pas tous les pouvoirs sur leurs enfants. Si l’enfant a le devoir d’obéissance, il a aussi des droits, au moins celui de jouir de ses deux parents.

Si ce livre Les jeudis muets dénonce toute la maltraitance physique et psychologique silencieuse qui peut s’exercer par le parent gardien sur les enfants du couple après une séparation parentale, il est aussi un livre d’espoir pour le parent exclu et pour les enfants devenus adultes qui ont vécu une telle situation.

Sylvie Hippolyte.

qui êtes-vous SYLVIE HIPPOLYTE ?

Je suis née au Havre en 1950, issue d’une lignée de Hauts-Normands. Suite au divorce de mes parents, nos cinq vies ont basculé : la leur ainsi que celle de mes deux sœurs et la mienne. J’ai passé mon enfance entre une mère manipulatrice et motivée par une haine féroce envers son ex-conjoint et l’attente d’un père éliminé, considéré comme mort, dépossédé de son rôle paternel.

Je me suis nourrie de lectures pour échapper au monde inamical dans lequel j’évoluais. La lecture m’a guidée naturellement vers l’écriture depuis mes treize ans.

Mariée en 1972, je m’installe à Reims où naissent mes deux enfants. J’ai exercé le métier d’assistante sociale, en premier lieu au sein de l’association “Le Retour à Reims” puis à la Mutualité Sociale Agricole avec une interruption d’une dizaine d’années pendant lesquelles j’ai travaillé dans les services administratifs de cet organisme.

Aujourd’hui retraitée, installée en Loire-Atlantique avec mon mari, je goûte la sérénité dans cette magnifique région. Qu’il s’agisse de la Côte d’Albâtre ou de la Côte d’Amour, la mer a toujours exercé sur moi une fascination, elle est aussi vitale que ma respiration. Depuis mon plus jeune âge j’ai su que j’écrirais mon histoire d’enfant du divorce et je me suis attachée, inconsciemment d’abord puis sciemment ensuite, à ne rien oublier pour la transcrire. Ceci était probablement dû à ma protestation d’être dressée contre mon père, aux droits confisqués, sans que je puisse m’y opposer. Mon projet m’a fait tenir.

Personne ne sait ce qu’il se passe derrière les murs qui abritent les enfants chez le parent gardien, ni celui qui les a “perdus”, ni la famille et encore moins celle, anéantie, du “mauvais parent”, ni les enseignants, ni les enquêteurs, ni les juges... Les décisions prises m’ont quelquefois révoltée.

J’ai voulu témoigner de ce divorce violent qui a corrompu la relation parents-enfants, pour dire : “Plus jamais un divorce comme celui-ci”.

Sylvie Hippolyte.

Présentation du livre :

Ma mère ne prendra pas la succession de ses parents à la ferme, pas plus que son frère d’ailleurs : le métier de la terre tanne la peau, salit et casse les ongles. Belle et cultivée, le teint de porcelaine, les chevilles en fleur et les poignets perlés, elle attend celui qui lui permettra d’exprimer sa beauté et son intelligence.

Jeune étudiant à l’École des arts et métiers, l’érudition sous le bras, les yeux de velours cerclés de fer, le sourire enjôleur, la taille serrée et ceinturée dans de larges pantalons, la démarche féline, mon père entre en scène. Il lui promet l’amour, le chic, la mondanité.

La fille du pé Baray est particulièrement belle le jour où elle épouse celui qui fera d’elle une grande dame. Hélas ! le rêve ne dura que le temps d’une rose.

Je ne connais pas les raisons qui ont fait basculer leur couple. Mais pour sa promesse éphémère mon père paiera. Elle lui confisquera ses trois filles, elle détruira en elles tout ce qui lui ressemble. Sa fille aînée lui servira à ajuster son processus de destruction chez ses deux autres filles. Ainsi, elle en tirera quelques avantages.

La machine à tuer le père se met en place. Ma mère la caresse, la peaufine, en perfectionne tous les jours les rouages. La justice n’arrêtera pas le mécanisme, on ne confie pas les enfants aux pères, forcément moins capables de les élever. Jusqu’où fonctionnera-t-elle ? Elle contient de nombreux programmes.

Pendant que les parents explosent de haine l’un envers l’autre, les coups pleuvent pour faire plier les deux rebelles, la mère toute puissante. Et ce père qui ne vient plus les voir ! Elles se cachent pour pleurer en silence. Heureusement que Mémé Charlotte, avec son bon patois du Pays de Caux, leur communique son rire et sa belle humeur ; heureusement que quelques enseignants, troublés par leur visage sombre, les incitent à se confier ; heureusement que des amis les aident à grandir.

— Dis Maman, c’est quoi l’amour ?

— C’est rien, petite sotte, ça n’existe pas, c’est une invention des gens.

Leur amour a eu le temps de pénétrer au cœur des filles et les propulse dans la vie avec un tempérament de feu. Elles déposent un grain de sable dans le système et entament un long combat contre le processus de destruction, lequel laissera malgré tout d’irréversibles traces que leurs conjoints se chargent d’atténuer.

Durant toute ma vie, je chercherai l’amour de celle qui fut ma mère. Arrivée à l’automne au calendrier de mes ans, je découvre que mes parents se sont aimés.

Fina.

jeudismuets@gmail.com

http://jeudismuets.forumactif.org


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Il est en vente directement auprès de l’auteur Sylvie Hippolyte
4 avenue de Kerjean 44420 Piriac-sur-Mer.
jeudismuets@gmail.com
Coût du livre : 26 € frais de port inclus ; 386 pages
Paiement par chèque à l’ordre de Sylvie Hippolyte ;
Envoi du livre en colissimo à réception du chèque.