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colloque vendredi 14 juin 2013

« Je veux faire de la lutte contre la maltraitance la grande cause nationale 2014 »

mardi 14 mai 2013, par Jeanne HILLION

Colloque national sur les violences faites aux enfants

André Vallini, sénateur (PS) et président du conseil général de l’Isère organise le 14 juin prochain un grand colloque au Sénat contre la Maltraitance infantile

Le colloque est organisé par André Vallini, sénateur et Président du Conseil général de l’Isère, et le Docteur Anne Tursz, pédiatre, directeur de recherche émérite à l’Inserm et présidente du comité de pilotage scientifique du colloque.

André Vallini  : Les violences faites aux enfants sont un angle mort de la politique. Peut-être parce qu’ils ne votent pas et qu’ils n’ont pas de lobby pour les défendre. De fait, on les abandonne aux huis clos familiaux, aux violences physiques et psychologiques.

« Je veux faire de la lutte contre la maltraitance la grande cause nationale 2014 »

Le colloque se déroulera le vendredi 14 juin 2013 de 9h00 à 17h30, au Sénat, salle Clemenceau.

Accès : Palais du Luxembourg, 15, rue de Vaugirard (Paris 6e).

Standard : +33 (0)1 42.34.20.00

Pourquoi un colloque sur les violences faites aux enfants ?

L’affaire Marina, l’affaire Tiphaine, les bébés congelés, plusieurs nouveau-nés retrouvés dans des sacs-poubelles dans la même habitation…, autant d’histoires tragiques rapportées par les médias et qui relatent le triste sort de jeunes, voire de très jeunes enfants, victimes de la violence, généralement infligée par leurs parents. Il ne faut pas se tromper sur la nature et la fréquence de ces événements. Les violences faites aux enfants ne sont pas une simple juxtaposition de faits divers, jugés révoltants par tous mais souvent bien vite oubliés, mais constituent en réalité un grave phénomène de société et un important problème de santé publique.

Selon une acception large, mais légitime, de cette violence (toutes les situations qui ne permettent pas à un enfant de s’épanouir et de devenir un adulte responsable et bien inséré socialement parce qu’on n’a pas satisfait ses besoins élémentaires physiques, affectifs, éducatifs…), il y a sans doute en France, comme dans d’autres pays comparables par leur niveau de développement socio-économique, 10 % des enfants qui sont victimes de violences physiques et sexuelles, de négligences graves, d’abandon affectif, d’humiliations, d’insultes… A long terme ces enfants deviennent des adultes et nombre d’entre eux, surtout en l’absence d’une prise en charge appropriée, sont atteints de sérieux problèmes de santé physique et mentale et sont inaptes à nouer des relations sociales, de travail et affectives normales, quand ils ne répètent pas sur leurs propres enfants les comportements qu’ils ont appris dans leur petite enfance.

Dans notre pays, d’autres domaines de la santé de l’enfant ont été reconnus comme prioritaires et ont fait l’objet de politiques énergiques et évaluées. Celles-ci ont par exemple permis la décroissance spectaculaire de la mortalité infantile, ceci notamment du fait de la chute vertigineuse du nombre annuel de morts subites du nourrisson (1400 cas en 1990 ; 250 en 2009) ; celle de la mortalité par accidents domestiques chez le jeune enfant et par suicide chez les adolescents. Il est vrai qu’il y a eu de nombreux plans périnatalité et suicide, que la mort subite a fait l’objet d’une information massive sur le rôle des conditions de couchage des bébés et que la sécurité domestique a été abordée dans de nombreuses campagnes très médiatisées et a bénéficié d’une surveillance active par la Commission de la sécurité des consommateurs. Rien de pareil dans le domaine des mauvais traitements envers les enfants.

Pourquoi en effet ne font-ils pas l’objet de mesures du même ordre ? Parce que les définitions ne sont pas consensuelles ? Parce que le phénomène dans sa globalité est difficile à appréhender et à mesurer ? Parce que les politiques de protection des jeunes enfants entraînent nécessairement une intrusion dans la sphère privée et une remise en cause du sacro-saint dogme de la famille naturellement bonne ? Ou tout simplement parce que la violence envers des êtres faibles qui, de surcroît, n’ont pas la possibilité de se défendre et de faire entendre leur voix (ils ne votent pas !), est un phénomène si dérangeant qu’il doit rester tabou ?

Comment expliquer la sous-estimation des violences faites aux enfants ? Les causes en sont multiples et on peut citer : les carences dans la prévention (dès la période périnatale), dans le repérage des enfants victimes (à l’école, dans les consultations d’urgence, dans le cabinet du médecin libéral, dans les lieux de sport et de loisirs…) et dans le signalement des cas. Ces lacunes sont elles-mêmes liées à une formation souvent insuffisante ou inadaptée des divers professionnels qui œuvrent au développement des enfants, mais aussi au refus de voir.

Enfin, il existe aussi des dysfonctionnements dans la prise en charge et, malgré le cadre proposé par la loi de 2007 réformant la protection de l’enfance, entre autres le « projet pour l’enfant », d’importantes disparités géographiques et un vrai manque d’évaluation, relevés dans le rapport de la Cour des comptes d’octobre 2009, perdurent, de même qu’un cloisonnement professionnel délétère pour l’évaluation et le suivi des enfants.

Ce sont ces constats qui ont conduit le sénateur André Vallini, secondé par un comité scientifique, à organiser une manifestation susceptible d’alerter le public sur les racines de la violence envers les enfants et le sort de ceux qui en sont victime. Il est temps, en effet, aujourd’hui de sortir des idées reçues, d’affronter le problème du désert de chiffres fiables et d’identifier les carences dans l’aide apportée aux enfants maltraités, en réunissant les professionnels de tous les secteurs concernés par le développement et le devenir des enfants, les politiques et les médias.

Cette manifestation prendra l’aspect d’un colloque national qui se tiendra le vendredi 14 juin 2013 au Sénat sous le haut patronage de Monsieur Jean-Pierre Bel (président du sénat) et sous la présidence et en présence de Madame Valérie Trierweiler.

Programme préliminaire

Animation de la journée par Claire Hédon, journaliste à RFI, et Fabrice Drouelle, journaliste à France Inter

Propos introductif

Madame Valérie Trierweiler

Jean-Pierre Bel, Président du Sénat

André Vallini, Sénateur, Président du Conseil général de l’Isère

Exposés :

Maltraitance : définitions et chiffres clés. Anne Tursz (pédiatre, épidémiologiste, directeur de recherche à l’Inserm) et Daniel Rousseau (pédopsychiatre, intervenant dans un foyer de l’enfance à Angers.

Idées reçues et faits démontrés. Par Anne Tursz et Daniel Rousseau.

Témoignage de Céline Raphaël. Interne de médecine générale et auteur de La Démesure.

Rappels sur la loi de mars 2007 réformant la protection de l’enfance. Philippe Bas, ancien ministre de la famille.

Les difficultés de rassembler les chiffres d’enfants en danger et maltraités à partir de sources multiples. Gilles Séraphin, sociologue, directeur de l’ONED.

Table ronde 1 : le repérage

Président : Philippe Duverger (pédopsychiatre)

- Nathalie Vabres et Georges Picherot (pédiatres) : le repérage dans les services d’urgence à l’hôpitalGeneviève Gautron (chef d’établissement) et Évelyne Cluzel (infirmière scolaire) : le repérage dans le cadre scolaire

- Françoise Molénat (pédopsychiatre) : la prévention très précoce : repérage des facteurs de risque et alliance avec les familles

- Claude Rougeron (médecin généraliste) : le repérage dans le cabinet du médecin généraliste

Table ronde 2 : la transmission d’information préoccupante et le signalement

- Caroline Rey (pédiatre, médecin légiste) et Sylvain Barbier Sainte Marie (chef du parquet des mineurs de Paris) : quand signaler ? Comment signaler ? Quelles spécificités du signalement par les médecins ?

- Mme Pizot, Mme Serve, Mme le Dr Banguid, PMI : Intervention du CG Isère/CREAI Rhône-Alpes sur l’IP

- Gisèle Apter (pédopsychiatre : le signalement en période périnatale

- Capitaine de police Frédéric Regnier (brigade des mineurs de Paris) : le rôle en urgence de la police

Table ronde 3 : le suivi des enfants pris en charge

- Daniel Rousseau et Guillaume Bronsard (pédopsychiatres) : le suivi des enfants placés, leur pathologie psychiatrique

- Thierry Baranger (président du Tribunal pour Enfants de Paris) : le rôle du juge des enfants dans le suivi des enfants placés

- Dominique Attias (avocate pour enfants) : le rôle de l’avocat dans le suivi des enfants placés

- Nadège Séverac (sociologue) : le maintien des liens

- Karen Sadlier (psychologue à l’Institut de victimologie) : la ludothérapie, une expérience réussie de prise en charge des enfants victimes.

Exposés de clôture