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VICTIME – AUTEUR : une RENCONTRE est-elle POSSIBLE ?

vendredi 8 juin 2012, par Jeanne HILLION

c’est en tout cas la question qui va être posée aux assises de l’INAVEM, Institut National d’Aide aux Victimes Et de Médiation, créé en 1986,

Comment passer d’un regard qui dévisage à un regard qui envisage ?

AU QUEBEC il y a belle lurette que ça se pratique : [1]
En Belgique l’association MEDIANTE Agréée par le
Service Public Fédéral Justice [2] le propose depuis les années 80, dans le cadre de la loi [3]Victime et Auteur…

L’un et l’autre peuvent-ils aujourd’hui se rencontrer ?

Provocation pour certains,
idée avant-gardiste pour d’autres, nous avons voulu en faire un sujet de débats central pour notre
fédération et nos services d’aide aux victimes.

Au travers des demandes des personnes victimes au sein de nos associations, nous constatons
qu’elles parlent presque toujours de cet autre, cet auteur. Dans un besoin de comprendre et dans
une nécessité de construire le récit de ce qui leur est arrivé, les victimes questionnent ce que
l’auteur leur a fait et ce qu’il est en tant qu’individu. Leurs rencontres réelles ou fantasmées sont
souvent teintées d’angoisses, de représentations négatives, inquiétantes, voire monstrueuses.

Parallèlement, certains auteurs rencontrés dans le cadre des mesures judiciaires nous font part de
leur envie d’expliquer leurs actes aux victimes et d’exprimer leur regret et leur besoin de réparation.

De la médiation au rendez-vous détenus-victimes en maison d’arrêt, diverses expérimentations ont
montré tout l’intérêt de mobiliser de l’énergie et de la créativité au profit de ces phases de
rencontres. Le concept de justice réparatrice fait partie de ces approches, il nous montre combien
cette vision de la rencontre peut être novatrice et positive pour la victime comme pour l’auteur. Les
expériences canadiennes, belges, suisses et sud-africaines viendront éclairer ces pratiques
innovantes et confronter nos réflexions et conceptions actuelles.

A travers l’histoire du département de l’Ain et le procès historique de Klaus Barbie pour crime contre
l’humanité, nous montrerons combien la rencontre entre les victimes et leur bourreau, lorsqu’elle est
rendue
impossible, est porteuse de souffrances et de frustrations, peu propices à la réconciliation
avec soi et la société. Parallèlement, nous croiserons des expériences de rencontres fortes où la
volonté des victimes et des auteurs a permis la reconnaissance de l’autre dans son parcours et la
volonté de retisser des liens d’humanité.

Ces possibles rencontres Victimes-Auteurs connaissent partout dans le monde un véritable essor
en raison de la crise de la pénalité moderne. Ces XXVIIes Assises vous proposent de porter un autre
regard sur la justice française du 21e siècle en introduisant ces nouvelles façons de concevoir la
réparation des victimes, en permettant de redonner du sens aux événements par le biais de
confrontations et d’élaboration de la parole de chacun, ainsi que de nouvelles perspectives
d’insertion pour les auteurs.

Notre fil conducteur : ne pas opposer victimes et auteurs dans une conception simpliste, mais
envisager de possibles rencontres restauratives entre eux pour éviter sur-victimisation des uns et
désocialisation des autres.

En partenariat et avec le soutien :

Conseil général de l’Ain – Bourg-en-Bresse Agglomération - Mairie de Bourg-en-
Bresse

L’Ordre des Avocats du Barreau de l’Ain

Les Chambres départementales des Huissiers de l’Ain

La MAIF -

La Banque Populaire de Bourgogne et Franche Comté

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTION

AVEMA 01 - Assises 2012

1, rue de la bibliothèque -

01100 Bourg en Bresse
- Tél. : 04 74 32 27 12

www.avema01.com

MERCREDI 27 JUIN 2012

ASSEMBLEE GÉNÉRALE et 25 ANS DE LA FÉDÉRATION

10h00 TGI de Bourg-en-B

18h00 Monastère Royal de Brou
C. Duchateau, récital de harpe – Exposition G. Doré

D. Batho, ministre déléguée à la Justice

JEUDI 28 JUIN 2012

Théâtre Municipal de Bourg-en-B

Animation des Assises nationales par François BELAY, journaliste
8h30 Accueil

9h15 – 10h00

OUVERTURE DES XXVIIes ASSISES NATIONALES INAVEM

- Bernard ROBERT, Président de l’AVEMA :
De l’Ain à Bourg-en-Bresse, l’AVEMA vous accueille (le Film)

- Erik DECAMP, Guide de haute montagne du Mt Blanc à l’Everest
« Histoire d’un possible ! »

- Hubert BONIN, Président de l’INAVEM

- Delphine BATHO, Ministre déléguée


Pour aller plus loin dans la reflexion voir le site de l’Association Nationale de la Justice Réparatrice
http://www.anjr.fr/

Le concept de médiation Auteur–Victime

L’intérêt : un processus réparateur, permettra à la victime (ou à sa famille) d’exprimer l’impact détaillé de l’acte criminel ou délictuel sur leur vie, de recevoir des explications aux questions restées sans réponses sur les faits et de participer à la responsabilisation de l’auteur (infracteur).

L’auteur pourra s’expliquer sur le pourquoi de l’acte criminel ou délictuel et exprimer, lui aussi, les répercussions sur sa propre vie (destruction, privation de liberté, etc…).

Pour la victime, comme pour l’auteur, cela permet d’apporter, dans la limite du possible, une certaine forme de compensation.

Le concept se déclinera de la manière suivante :

1) Origine de la demande :

- l’auteur du crime ou du délit, ou la victime font directement la demande de participer à cette démarche.

- la famille d’une victime ou la famille d’un auteur

- un travailleur social par le biais d’une association de victimes, un conseiller d’insertion probation ou un psychologue travaillant en détention avec le détenu.

La demande ne peut se faire qu’après le procès pour éviter tout enjeu judiciaire.

2) Traitement de la demande

Si la demande vient de l’infracteur (auteur), un psychologue, par des entretiens, s’assurera de la fiabilité de la demande et que la personne se considère responsable de son crime.

Un échange ne pourra se faire avec la victime que si l’auteur a pour objectif de réparer son acte.

Si la demande vient de la victime, plusieurs entretiens interviendront avec un psychologue et des représentants de l’association, avec pour objectif, de comprendre la demande d’échange avec l’auteur. Nous entreprendrons un processus de dialogue à visée constructive pour la victime.

Si les conditions de la demande paraissent fragiles, aucun échange ne sera encouragé.

Aucun échange ne se fera sans l’accord préalable des deux parties.

3) Quatre critères essentiels pour envisager un échange :


que l’infraction (crime ou délit) ait été condamnée par la justice ;

■que l’auteur du crime ou du délit ait été connu responsable pénalement de ses actes ;

■que l’auteur reconnaisse son acte et manifeste le souhait de réparer le tort commis ;

■que la victime ou sa famille souhaite y participer.

Il importe également de déceler les cas de « déni » voire du risque d’ « emprise » de l’auteur sur la victime.

Le processus réparateur sera entrepris dans le seul cas où tous les critères seront réunis.

L’association demandera le concours de l’administration pénitentiaire si l’auteur est détenu.

4) Le processus réparateur

L’encadrement de cet échange se fera par l’association – côté victime et par le travailleur social ou psychologue avec le soutien de l’ANJR – côté détention.

La médiation entre les parties est assurée par les intervenants de l’association.

Cette médiation peut prendre plusieurs formes :

- les personnes impliquées peuvent décider de participer à un échange victime-auteur, en présence des intervenants de l’association.

- si la victime ou l’auteur refuse de participer à l’échange, les intervenants de l’association aideront à emprunter d’autres mécanismes de réparation au cours desquels l’association servira de liaison entre les deux personnes concernées afin de faciliter le recours à une solution négociée pour réparer les torts.

lire l’Enquête de ONDINE MILLOT sur l’ expérience pilote à Poissy et une association permettent la rencontre entre des condamnés et ceux qui ont souffert de leurs actes.

Des victimes au parloir : crimes et apaisement

29 novembre 2010

http://www.liberation.fr/societe/01012305097-des-victimes-au-parloir-crimes-et-apaisement


[1Centre de services de justice réparatrice

7333, rue Saint-Denis

Montréal (Québec) H2R 2E5

Tél. : 514 933-3737

csjr@csjr.org
www.csjr.org

[2www.mediante.be

Siège social : Avenue Comte de Smet de Nayer, 1 bte 16
- 5000 NAMUR
- BELGIQUE
Tel. 32 (0)81 22 66 60 - Fax. 32 (0)81 22 77 60 - Mail info@mediante.be

[3Articles 3 ter du Titre Préliminaire du Code de Procédure Pénale
et 163, 195, 553 à 555 du Code d’Instruction Criminelle