POIL DE CAROTTE

ASSOCIATION pour enfants tristes

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Travail que vaille, le corps au travail

compte rendu

jeudi 5 avril 2012, par Jeanne HILLION

UN GRAND MERCI à

Nicolas LOUIS

qui a bien voulu très gracieusement apporter sa contribution à l’association en offrant à nos visiteurs le compte-rendu de cette rencontre :

Festival : Travail que vaille, le corps au travail A la Ferme du Buisson Samedi 24 mars 2012

Table ronde sur le thème : « Le corps a ses raisons que le travail ignore »

Introduction de l’animateur : la souffrance au travail est taboue !

Jean Auroux, ancien ministre du travail
-  A été à l’origine de la refonte du code du travail en 1982 qui a porté sur le règlement intérieur dans une entreprise, la mise en place des CHSTC et le droit d’expression des salariés

-  N’aime pas le mot « ressources humaines » et préfère remplacer le mot ressource (qui est plus adéquat pour parler de matières premières comme par exemple le pétrole) par le mot relation

-  Pense qu’il faut démocratiser le partage du pouvoir, le partage du savoir et le partage de l’avoir

-  Le travail est une question de civilisation : quelle est la place de l’homme, de la machine, du numérique dans la société ?

-  Le taux de syndicalisation en France est faible : 7,5%

-  L’économie sociale et solidaire représente 10% du PIB français et 2 millions de salariés

Rachel Saada, avocate spécialiste du droit du travail, a défendu la femme dont le mari s’est suicidé au Technocentre Renault à Guyancourt

-  Chez Renault, le surcroit de travail était un mode d’organisation

-  C’est l’organisation du travail qui a provoqué le suicide et non un harcèlement individuel

-  Dans le mot Tribunal, il y a le mot Tribune mais il y a aussi le mot Droit

-  Le salarié qui s’est suicidé a dit à sa femme, le matin avant d’aller à son travail, qu’il avait une réunion vitale aujourd’hui

-  Chez Renault, on dit : avoir un losange à la place du cœur

-  Renault, c’était le laboratoire social

-  Aujourd’hui, lorsque l’on parle de la fabrication de la Logan en Roumanie, on parle de l’enfer des Carpates

-  Il faut adapter le travail à l’homme et non l’inverse

-  L’employeur doit donner du travail dans la limite des possibilités humaines

-  Questionner l’organisation du travail c’est repenser la place de l’homme dans l’entreprise

-  Ne pas tout mettre dans la loi du profit

-  La faute inexcusable représente le fait que l’employeur a l’obligation de sécurité du salarié mais aussi de préserver sa santé psychique et mentale

- 

Marie Pezé, psychanalyste, créatrice de la première consultation « Souffrance au travail »

-  L’intensification du travail pèse sur le corps et la psyché

-  Il y a un gouffre entre le contrat de travail et la réalité de la tâche à exécuter

-  L’homme a un fonctionnement cognitif qui a de plus en plus à voir avec l’ordinateur

-  Pour appréhender le travail, il faut s’intéresser à plusieurs disciplines comme le droit, la psychosomatologie, la psychanalyse, la biomécanique…

-  Le travail est tout ce que l’homme rajoute au travail pour que la tâche s’exécute

-  Tout le monde travaille : le bébé travaille à construire son psychisme, le demandeur d’emploi travaille à chercher du boulot, la femme au foyer travaille au foyer…

-  Nous avons peur de perdre notre travail et cela nous cloue à ne rien faire

-  Quand on travaille, on travaille par cœur (ou par corps !), sans recul sur ce que l’on fait

-  Pour contrecarrer sa peur, il faut la déconstruire

-  La pathologie est une pathologie du silence et de l’isolement

-  Les organisations du travail ont une apparence de rationalité. L’organisation de l’espace de travail est à questionner

-  Le cerveau humain : un placard qui ne peut pas tout absorber.

-  Travailler à l’œuvre collective, participer au monde est dans la nature de l’homme

-  Devenez des salariés avertis et aussi vigilant face aux autres, à vos voisins

Fatima Elayoubi, patiente de Marie Pezé et auteur du livre : Prière de la lune

-  Mon diplôme, c’est mon corps

-  Mon corps ne va pas bien mais les radios ne voient rien !

-  Je n’ai jamais imaginé qu’une personne regarde dans mon esprit pour voir mes problèmes, en parlant de Marie Pezé

-  Sur mon lieu de travail, je ne voyais personne, j’étais seule, seule face à mon travail

-  Je fais des efforts et personne ne me félicite, où est la reconnaissance ?

-  Je n’ai jamais eu la parole avant d’aller voir Marie Pezé

-  Grâce à son livre, a mis des mots sur ses conditions de travail et la souffrance qu’elle a endurée

Le Collectif 18.3
-  A mis en scène « Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés », le livre de Marie Pezé

-  A retranscrit la parole, les mots du livre en chorégraphie c’est-à-dire dans un autre langage

Le mot du directeur de la Ferme du buisson Vincent Eches : le plateau de théâtre doit être un lieu d’analyse de la cité

en savoir plus

merci à Nicolas , je voulais également vous suggérer cette pièce de théatre
« Hard Copy », excellente pièce d’Isabelle Sorente (jouée cet été au Lucernaire), aborde le harcèlement moral en entreprise. Dans cette comédie grinçante, la violence entre brutalement en scène lorsque trois femmes mettent le nez de l’une de leur collègue sur son odeur. « Tu sens mauvais ! » disent-elles et l’autre se recroqueville sur sa chaise.

Description :

plus bas, la bande Annonce de la pièce d’Isabelle Sorente, mise en scène de Christophe Vincent, par le Cinématique Théâtre et la compagnie Al Fonce.

Plus d’informations sur http://cinematiquetheatre.free.fr

(pour un plein écran cliquer sur la flèche diagonale)

Hard Copy - Ma-Tvideo France3
Bande Annonce de la pièce d’Isabelle Sorente, mise en scène de Christophe Vincent, par le Cinématique Théâtre et la compagnie Al Fonce. Plus d’informations sur http://cinematiquetheatre.free.fr

ou à retrouver ici