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Logique marchande dans la formation et les professions sociales
samedi 28 janvier 2012, par
• La rationalisation des métiers du social. L’installation de la logique marchande dans les professions sociales
Margarita Sanchez-Mazas, Françoise Tschopp
• Prévention précoce, nouvelle gestion publique et figures d’autorité
Michel Parazelli, Suzanne Dessureault
• Les référentiels du social : raison instrumentale et horizons de sens
Carine Dierckx
• Enjeux et contingences en matière de formation continue
Stéphane Rossini
• Nouvelle gestion publique : abattre la bureaucratie pour mieux la renouveler
David Giauque
• L’expertise informatisée des parcours d’insertion et ses impasses
Frédérique Elsa Giuliani
• Enseigner la sollicitude : un défi pour le domaine des soins ?
Nathalie Zaccaï-Reyners
• L’intelligibilité des savoirs d’action comme axes de recherche et de formation de niveau tertiaire
Joëlle Libois
• Pour une sociologie politique des compétences Jean-Louis Genard et Fabrizio Cantelli
• Comme une lente dérive
Pascal Martin
La rationalisation des métiers du social L’installation de la logique marchande dans les professions sociales
En ce début 2010, nous proposons aux professionnels de l’intervention
sociale d’aborder un aspect des changements structurels qui
bousculent les pratiques sociales et plus largement toute la société.
Que se passe-t-il dans l’étape de rationalisation générale du travail, le
postfordisme, et en particulier du travail dans les métiers du social ?
Comment les changements sont-ils effectués et légitimés dans les
modèles de la nouvelle gestion publique (NGP) ?
Quelles transformations
sont observables dans le social ?
Qui est touché ?
Que
deviennent les usagers ?
Que deviennent les conditions de travail ?
Que devient un métier qui historiquement a été inscrit dans le
registre du don et de la gratuité ?
Que devient le social ?
Dans le métier lui-même, est-on en train de glisser d’une dynamique
du don à la logique marchande dans la formation et l’exercice
professionnels ?
Que signifie un tel changement ?
Comment a-t-il
lieu ?
Les dilemmes ont toujours défini l’action quotidienne. Mais
quels sont-ils aujourd’hui dans un contexte de rationalisation ? Pourquoi
est-il important de les nommer, d’en analyser le contenu (ambiguïtés,
qualité et sens du travail, liens créés avec les usagers, transformation
des qualifications, hiérarchisations, etc.) et les enjeux des
choix à effectuer ?
Comment se définissent les enjeux liés à la rationalisation pour
les acteurs qui les vivent et les subissent ? La recherche impérative du
sens du travail face aux politiques mises en oeuvre nous fournit le
cadre général de réflexion des contributions présentées.
Précisons les axes de la réflexion. Au cours de ces dernières
années, les réformes et restructurations ont entraîné une métamorphose
du travail social, tant au niveau organisationnel qu’au plan de
la formation et des qualifications. La montée en force des notions de
compétence, d’efficacité, de mobilité, etc., contribue à faire passer au
crible chaque geste professionnel soumis à des évaluations quantifiables
(unités de temps susceptibles de rémunération). Tout est
compté. La qualité passe aux oubliettes, comme le montrait déjà l’auteur
du Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes, Robert M.
Pirsig, dans les années 1970.
Une telle évolution s’inscrit dans le processus historique de la
professionnalisation des tâches, traditionnellement effectuées par les
femmes. Ces tâches n’ont pas été intégrées dans le champ professionnel.
N’étaient-elles pas des tâches émanant des penchants féminins
naturels ? Une telle naturalisation du travail des femmes n’est
plus à démontrer.
Une évolution plus récente se dessine dans l’établissement de
nomenclatures précises, de référentiels, de découpages en unités,
évolution assortie d’un coût, de contrats de prestations. On assiste à
un mélange de caractéristiques empruntées au taylorisme, décomposition
du métier en tâches bien définies et séparables, de nouvelles
formes d’organisation des institutions et du travail s’inscrivant dans
le posttaylorisme.
La professionnalisation des gestes relevant du soin, de la sollicitude
et de l’attention pour autrui et leur conceptualisation dans ce
nouveau cadre dessine le passage vers un nouveau style de rationalisation
des métiers de l’humain qui mérite une réflexion critique.
Voici les cinq axes de réflexion proposés à partir du thème général
:
1. Rationalisation/“irrationalisation” et exercice des professions sociales
Tout d’abord, la rationalisation affecte l’exercice de la profession
en ce qu’elle implique notamment une attention centrée sur son “efficience”
propre (mesure du temps, rationalité des gestes, économie
d’énergie) plutôt que sur la demande de l’usager, un manque d’entièreté
personnelle dans l’interaction en raison du morcellement de la
fonction, une exclusion de certaines formes de communication du
domaine des gestes et compétences utiles.
2. Le travail social entre don, contrat et marchandisation
En second lieu, le processus de rationalisation questionne la
détermination de la valeur des tâches en termes exclusivement marchands
(mesure en unités de temps c’est-à-dire en coût) qui sacrifient
la part de “don” et redéfinissent les politiques de contrat dans le travail
avec l’humain. Jusqu’où les contrats peuvent-ils être aménagés ?
Cette dimension du don est-elle “professionnalisable” et, comme
telle, susceptible d’être objet de formation professionnelle et d’évaluation
des compétences ? La relative indétermination du rapport à
l’autre, voire l’impression de “gratuité” qui peut marquer une part de
l’interaction entre professionnel et usager, ne doivent-elles pas être
regardées comme la clé de la réussite d’une intervention ? Un des
enjeux de cette problématique est bien celui de la fonction du travail
social dans la recomposition ou le maintien du lien social.
3. Hiérarchisation, division des tâches et découpage des dimensions de l’intervention sociale
Ensuite, il convient de s’interroger sur les implications de la différenciation
actuelle des formations et des qualifications dans le
domaine du travail social. L’introduction de formations de différents
niveaux (apprentissage en travail social) à côté de la formation dispensée
dans les hautes écoles professionnelles implique un travail de
définition de la répartition des fonctions et des tâches entre plusieurs
catégories d’intervenants. La question de la hiérarchisation de la division
du travail social et de la manière dont les dimensions instrumentale
et relationnelle qu’il comporte sont redéfinies pourra également
être posée dans le cadre de ce numéro spécial.
4. Former pour mieux rationaliser ?
En quatrième lieu, il conviendra de s’interroger sur les transformations
de la formation de base et de la formation continue en travail
social. Peut-on véritablement former à la compétence explicite
dans un domaine où se développent des habitus professionnels, des
routines inconscientes, des modes de faire se stabilisant en ayant fait
leurs preuves, etc. ? Quel rôle doit jouer la formation continue prise
dans une tension entre l’exigence d’efficience émanant des services
et le besoin de ressourcement et de reconquête de sens émanant des
professionnels ?
5. Le devenir de la formation continue du social
Enfin, jusqu’à quel point faut-il suivre les directives des politiques
de la formation universitaire et des hautes écoles spécialisées – distinguées
de la recherche – qui postulent l’exigence de l’autofinancement
de la formation continue au moment où les employeurs des institutions
publiques et privées – à but non lucratif – ne peuvent plus
assurer ces frais ? La contrainte majeure est dans le tout économique.
Il nous faut nous interroger sur la pertinence de ce paradigme ainsi
que sur ses effets sur l’ensemble du travail social et le rapport aux
usagers. Quelles transformations pédagogiques sont aussi induites
par ce processus ? Quels en sont les effets dans les dynamiques
pédagogiques ? Quel nouveau contrat social pour la formation continue
professionnelle du social entre employeurs, État, syndicats, associations
professionnelles ?
Nous avons donc proposé aux auteurs des articles de réfléchir sur
la rationalisation des métiers du social en prenant en compte tout ou
partie de ces cinq axes. Nous leur avons proposé notre hypothèse –
passage du don à la rationalisation – pour qu’ils la mettent à l’épreuve
et puissent apporter des éléments de réflexion.
Dans ce numéro figurent neuf contributions venant de Belgique,
du Canada (Québec), de France et de Suisse.
Les auteurs apportent
des éléments de réflexion à partir de leurs compétences, expériences
et domaines de recherche (praticiens et chercheurs de divers
domaines des sciences sociales : travail social, sciences de l’éducation,
politique sociale, psychanalyse, sociologie, psychologie).
Michel Parazelli et Suzanne Dessureault (respectivement professeur-
chercheur en travail social et étudiante de maîtrise à Montréal,
Canada) montrent que, dans la nouvelle gestion publique, la question
de l’autorité est en fait une transformation des rapports de pouvoir où
se croisent des orientations gestionnaires et des rationalités scientifiques
qui partagent une vision positiviste du management et de la
prévention.
Carine Dierckx (formatrice dans le travail social, philosophe, Belgique)
interroge la raison instrumentale à la lumière de la pensée de
Charles Taylor qui pointe un malaise profond et un combat multiforme.
Elle montre que, sur cette base, nous pouvons donner du sens
aux référentiels et à la raison instrumentale en les inscrivant dans une
perspective dialogique et réflexive.
Stéphane Rossini (politologue, spécialiste de politique sociale,
Suisse) s’intéresse aux changements relatifs à la formation continue
des travailleurs sociaux. Il distingue trois objectifs à atteindre (allocation
optimale des ressources, qualité des interventions, satisfaction
du travail) et requiert qu’une volonté politique trouve les moyens de
mettre en oeuvre ces objectifs.
David Giauque (politique sociale, Suisse) nous amène à penser
que la nouvelle gestion publique (NGP) a contribué à renouveler la
bureaucratie plus qu’à réellement rationaliser le travail. Ses effets
inattendus questionnent certaines “croyances managériales”, en particulier
celle suivant laquelle le marché constitue un moyen de coordination
des activités humaines beaucoup plus efficace que l’organisation
bureaucratique.
Frédérique Elsa Giuliani (sociologue, Suisse), relève, quant à elle,
une double contrainte, un double bind : les exigences du travail de
proximité et la rationalisation des interventions auprès des jeunes en
France. Ces consignes sont contradictoires, comme elle le montre,
dans la fabrication et l’usage de l’outil des comptes rendus officiels.
Son enquête ethnographique met en évidence les effets paradoxaux
induits par les pratiques d’évaluation et notamment par l’outil de l’expertise
informatisée des parcours d’insertion des jeunes.
Nathalie Zaccaï-Reyners (sociologue, Belgique) s’interroge sur la
pertinence d’une formation professionnelle à la sollicitude. Face aux
décalages, attestés par l’enquête de type ethnographique dans des
lieux d’accueil des personnes âgées, entre une “culture de la bientraitance”
et des pratiques quotidiennes de “gardiennage des corps”,
l’auteure n’incrimine pas seulement les dispositifs et l’absence de formation
adéquate, mais aussi l’organisation même du travail, ses
enjeux et finalités pour les prestataires et les bénéficiaires de soins.
Joëlle Libois (enseignante et chercheuse en travail social, Suisse)
questionne les transformations qu’a connues la formation en travail
social, et notamment la hiérarchisation des professions du social. Elle
met en garde contre un académisme excessif dans les hautes écoles
et plaide pour une formation à un “art de faire” articulant les différentes dimensions de l’activité et s’appuyant sur des recherches rendant
compte de la complexité de l’agir professionnel .
Jean-Louis Genard et Fabrizio Cantelli (sociologues, Belgique)
retracent l’émergence de la notion de compétence qui en est venue à
s’imposer dans de nombreux domaines, contribuant à instaurer un
nouveau “partage des êtres” et dont la définition s’ajuste étroitement
aux gestes “objectivables” et “mesurables”.
Enfin, Pascal Martin (psychanalyste, superviseur en travail social,
France), s’arrête sur le malaise que l’on ressent devant la constatation
que tout devrait être quantifiable, ce qui conduit à une forme douloureuse
de folie où le sujet disparaît. Serions-nous “simplement” en
train de devenir fous, se demande-t-il.
Tout en présentant sous des éclairages multiples les problématiques
que nous avons esquissées ci-dessus, les diverses contributions
révèlent des points de convergence qui permettent de mieux
saisir les paradoxes caractérisant le champ du travail social et de l’intervention,
et d’expliciter les sources de tension que vivent les professionnels.
Cet ensemble reflète une posture critique face au tournant
managérial pris par les entreprises et les organisations, dont
pratiquement « aucune n’échappe à la diffusion des concepts et techniques
du management et par conséquent à son idéologie implicite
néolibérale » (Laoukili, 2009). Toutefois, tandis que nombre d’analyses
critiques s’emploient à montrer l’extension du paradigme
managérial à l’ensemble des secteurs d’activité, qu’ils soient privés
ou publics ou concernent l’administration, ou même les associations,
le présent numéro se concentre sur les effets de la logique marchande
dans le domaine particulier du travail social.
Cette focalisation n’a pas empêché l’inclusion dans le numéro
d’analyses rattachant les phénomènes que nous constatons dans ce
domaine spécifique à des dynamiques plus fondamentales qui sont
celles de la modernité elle-même, ainsi que le montre C. Dierckx : la
logique utilitariste qui prévaut aujourd’hui dans le domaine social est
à saisir, selon l’auteur, à partir de la pensée de Charles Taylor, comme
le symptôme « d’un malaise plus profond, au coeur de la modernité,
concernant la montée en puissance de la raison instrumentale ». De
même trouvera-t-on une réflexion sur la notion même de compétence
(J.-L. Genard/F. Cantelli), où se joue l’horizon de sens des professions
du social, de l’éducation et de la santé, ainsi que leur caractérisation, étant entendu qu’elles « ne sauraient se réduire à une addition
de compétences » à laquelle tend à les soumettre l’injonction de
l’évaluation.
C’est à l’aide de ces réflexions de fond que les contradictions, les
effets pervers et les impasses dont les différents articles font état peuvent
être plus directement attribués à l’importation du paradigme
managérial dans le domaine du social et à la prévalence, là aussi, de
la logique marchande. On trouvera ainsi un exemple de décalage
entre les exigences de rationalisation des interventions et l’injonction
de « se tenir au plus près » des problèmes tels qu’ils surgissent sur le
terrain, décalage qui aboutit à la construction d’une représentation et
au développement de pratiques étroitement ajustées à l’outil informatique
(F.-E. Giuliani).
De tels exemples illustrent cette « volonté de tout contrôler qui,
pour P. Martin, équivaut à vouloir transformer la parole en discours,
les mots en codes à entrée unique », laquelle débouche sur un « trop
de réalité » (Le Brun, 2000) annihilant l’imaginaire, ou sur un simulacre
de réel livré au travers du prisme de l’ordinateur. C’est comme
si désormais, pour reprendre la métaphore de Baudrillard (1981), la
carte précédait, voire engendrait, le territoire, selon la « précession
des simulacres ».
Autre type de simulation, « le paraître, les effets de façade », « l’attention
apportée par les directions à la façon de dire l’accueil pour
présenter la vie de la maison de retraite sous un jour favorable aux
familles », tandis que subsistent, dans les étages, les soins de proximité
effectués par les aides soignantes et les auxiliaires de vie, ainsi
qu’une organisation des tâches limitant les droits des usagers
(N. Zaccaï-Reyners). Au niveau organisationnel, on pourra saisir un
type de contradiction plus global : la rationalisation destinée à diminuer
les coûts en réduisant la bureaucratie aboutit au contraire de
l’effet recherché, à savoir à davantage de coûts et moins de flexibilité,
étayant sous un autre angle le « fossé existant entre les objectifs
énoncés dans les bréviaires réformateurs et les résultats concrets »
(Giauque).
De même, on verra avec différents auteurs que les transformations
du domaine du travail social dans un sens gestionnaire ont pour
conséquence d’oblitérer sa spécificité et de lui dénier une identité
propre. Ainsi, en soulignant les disparités entre les discours officiels
prônant le développement de la formation continue et l’absence de
moyens concrets accordés pour y répondre, Rossini montre comment,
contrairement aux secteurs économiques, la formation continue
dépend, dans l’univers de l’action sanitaire, sociale et socio-éducative,
de choix de nature politique, d’un engagement « corporatiste
et politique fort », qui n’est point reconnu comme étant sa particularité.
Dans la formation de base également, le travail social peine à
trouver sa légitimité, car les activités non formelles et la fabrique du
lien social échappent à des formalisations dictées par l’attente de
résultats chiffrables, que ce soit à la hausse – niveau académique – ou
à la baisse – apprentissages de type pratique (J. Libois). L’orientation
gestionnaire et l’approche scientiste et positiviste des chercheurs se
retrouvent dans le domaine de la prévention où la diffusion de programmes
“clés en main” permettant de « mesurer le non-mesurable
», loin d’aider les intervenants dans leur mandat relationnel et
leurs jugements professionnels, les soumet au contrôle serré des
indicateurs de performance, « le financement s’y modulant par enveloppe
» (M. Parazelli/S. Dessureault).
S’il rassemble des analyses propres à mieux comprendre les
formes que prend la logique gestionnaire et marchande dans le
domaine du travail social, ce numéro spécial présente également des
réflexions et des propositions propres à dépasser le fatalisme qui
s’attache souvent à l’idée du caractère implacable de ces logiques.
C’est ainsi que l’on pourra trouver des propositions qui, dans leur
ensemble, redonnent aux collectifs de travail un rôle et une légitimité.
Que ce soit à propos des référentiels, dont l’usage peut être infléchi
dans un sens dialogique et réflexif, ou à propos de la sollicitude
assurée au mieux par des apprentissages collectifs, ou encore en
matière de prévention, dont il convient de soumettre les programmes
à débat, l’existence et le fonctionnement de collectifs de travail apparaissent comme des points d’ancrage pour repenser les marges de
manoeuvre et les dispositifs de changement propices à contrer la pensée
unique et à évacuer le politique (Liaudet, 2009).
Les analyses proposées dans ce numéro spécial des Politiques
sociales devraient contribuer à clarifier le défi que pose aux étudiants,
professionnels, chercheurs et formateurs, l’oubli de la spécificité
du social. Il est impossible de réduire le bénéficiaire à un simple
client, sous couvert d’un suivi de procédures formatées. Faire du social, c’est bien le faire “socialement”, tout en respectant la singularité
du sujet et en comptant sur les mécanismes collectifs pour prévenir
les risques et les situations de souffrance (Maesschalck, 2005 ;
Sanchez-Mazas, à par.). C’est aussi lui reconnaître la dimension relationnelle,
c’est-à-dire admettre cette part de don de soi propre à insuffler
du vital, mais qu’il est impensable d’assurer dans un contexte
insécurisant et mécanisé. Les réflexions présentes devraient aussi
aider à interroger l’articulation entre tâches pratiques et dispositions
émotionnelles ou morales et, en définitive, à mieux cerner le sens et
à définir « un métier fait de confusion des rapports humains et de
tâches sans limites précises » (Fraisse, 2009).
Bibliographie
BAUDRILLARD J., 1981, Simulacres et simulation, Paris, Éditions Galilée.
FRAISSE G., 2009, Service ou servitude. Essai sur les femmes toutes mains,
Paris, Éditions Le Bord de l’Eau.
LAOUKILI A., 2009, “Management et contrôle social”, Connexions, 91, 1,
pp.7-9.
LE BRUN A., 2000, Du trop de réalité, Paris, Stock.
LIAUDET J.-C., 2009, “Quand le management ruine le politique”, Connexions,
91, 1, pp.11-19.
MAESSCHALCK M., 2005, “Harcèlement moral et action collective. Une
approche normative de la prévention à partir des représentations sociales”,
in SANCHEZ-MAZAS M., KOUBI G., Le Harcèlement. De la société solidaire
à la société solitaire, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles,
pp.139-156.
SANCHEZ-MAZAS M., à par., “Enjeux éthiques et socialité au défi dans le phénomène
du harcèlement psychologique”, Éthique Publique.
Margarita Sanchez-Mazas
Université de Genève (Suisse)
Françoise Tschopp
Haute école spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO) et
Haute école de travail social (HETS) de Genève (Suisse)