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la java du caniveau
ERIC TOULIS
lundi 31 octobre 2011, par
Voilà déjà une bonne dizaine d’années qu’Eric Toulis s’est affranchi de son passé « d’Escrocs », et si son public a bien voulu l’absoudre, ce n’est peut être pas tout à fait par hasard.
C’est qu’en bon saltimbanque, Eric Toulis s’y connaît pour emballer son monde. Il cultive une apparente facilité à passer de la guitare à la trompette, contorsionne sa voix dans ses talents innés d’imitateur et se balade comme un funambule sur le fil de ses chansons. C’est qu’à la base se trouve un vrai musicien, et l’affaire aurait pu en rester là si Eric Toulis n’avait pas les mêmes dispositions pour l’écriture et la composition ; une aisance qui n’en finit pas de séduire son ami de toujours, et désormais producteur, Bénabar.
Sur des métriques taillées au millimètre, les images font mouche, quel que soit le registre qu’il adopte : burlesque, grivois, tendre ou féroce, et l’humour, toujours en embuscade, en ferait presque oublier le savant équilibre de ses chansons. Avec ce tout nouveau spectacle, Eric Toulis développe une palette scénique impressionnante : chansons, sketches, monologue, parodies, il nous embarque dans de purs moment de music hall, dans un monde hétéroclite infiniment drôle et poétique. On passe d’un moment tendre au hasard d’une pensée pour un vélo volé à un songe à l’intérieur du cerveau féminin, pour redécouvrir les vertus méconnues de la pratique du sport, du play back seventies à la chanson vécue (Pampers Club de France), le tout ponctué de sketches (La Contrebasse) et de quelques tubes potentiels (Le Kiwi).
À ses côtés, Brahim Haïouani est devenu bien plus que son contrebassiste, un personnage discret et cocasse avec un rôle à part entière dans cette farce burlesque. Avec sa précieuse complicité, Eric Toulis dévoile la vraie mesure de son talent de showman.
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pour le découvrir, je vous invite à écouter cette java ....
Eric Toulis Brahim Haïouani la java du caniveau par susacacon
voici les paroles pour bien suivre et plus bas
la tablature
la java du caniveau
Paroles et musique : Toulis - Next Music
Voici l’histoire bien ordinaire
Qui m’est arrivée cet hiver
Cette histoire, c’est un peu la vôtre
Car elle n’arrive pas qu’aux autres
Un jour, le grand patron m’a dit,
Vous passerez me voir à mon bureau
Monsieur Machin, on vous remercie
Et j’ai jamais retrouvé d’boulot
Une compression de personnel
Fut mon dernier cadeau de Noël
Alors, tout s’est accéléré
Mon existence a basculé
Depuis, j’habite rue de nulle part
Comme ça, ça m’est tombé dessus
Certains choisissent d’être clochard,
Moi j’ai pas choisi d’être à la rue
Ça s’est passé en moins de six mois
Avant je vivais comme toi
Maintenant je dors dans un caniveau
Avec mes sacs et mon manteau
Les règles du grand capital
Ont tout volé même le vital
Le nécessaire avant l’envie
Ma vie est devenue la survie
Ma maison c’est un carton d’emballage Ikea
C’est là que je bossais comme un con
Avant qu’ils aient plus besoin de moi
« J’ai faim » marqué sur un panneau
Je fais le mendiant dans le métro
Ça fait bizarre je vous assure
D’plus voir les gens mais leurs chaussures
Et croyez pas que ça m’amuse
De devoir faire mon p’tit numéro
Du messieurs-dames, je m’excuse,
Une pièce ou un ticket resto
Ça s’est passé en moins de six mois
Avant je vivais comme toi
Maintenant je dors dans un caniveau
Avec mes sacs et mon manteau
Les grandes vacances toute l’année
Et les joies du camping forcé
Je vous le souhaite pas mais méfiez-vous
Un jour ça tombera peut-être sur vous
Peut-être qu’un jour ce sera votre tour
D’aller crever au pied des tours
L’oeil ébloui par la lumière
Des grands fabricants de misère
Des belles multinationales
Qui font des pauvres et des maudits
Des millions de gens qui crèvent la dalle
Pour la cinglerie du profit
Et quand arrivera l’euro, vous n’en verrez pas la couleur
Ce s’ra les mêmes qu’en auront trop
Messieurs, mesdames à vot’ bon coeur
Ça s’est passé en moins de six mois
Avant je vivais comme toi
Maintenant je dors dans un caniveau
Avec mes sacs et mon manteau
Alors vous vivrez l’aventure
Que vivent les nouveaux clodos
Car dans la rue la vie est dure
La rue, ça fait pas de cadeau
Assis sur le banc de touche,
Non, vous n’aurez pas le choix,
On vous mènera de force à la douche
Que vous soyez sale ou pas
Pour conserver bonne apparence
Vous vous raserez tous les matins,
Mais les jours de grande ‘affamance’,
Vous volerez les grands magasins
A un feu rouge pour 10 francs
A des gens tous indifférents
Vous serez vendeurs du Lampadaire
L’hebdomadaire de la galère
Ça s’est passé en moins de six mois
Avant je vivais comme toi
Maintenant je dors dans un caniveau
Avec mes sacs et mon manteau
Oui, mais je sais qu’un jour viendra
Un jour, le vase débordera
Les pauvres, on se réunira
Voilà ce qui arrivera
En ayant marre d’être cocus,
Tous les exclus de la galette
On viendra reprendre notre dû
Cette fois, c’est vous qu’aurez les miettes
Comme y’aura pas d’autres solutions,
On refera la révolution
Des millions d’pauvres dans la rue
Ça peut vous r’foutre un beau chahut
Et on s’en ira pique-niquer
Sur les belles pelouses de l’Elysée
Et ce jour là, planquer l’artich,
Y fera pas bon être riche
Ça s’est passé en moins de six mois
Avant je vivais comme toi
Maintenant je dors dans un caniveau
Avec mes sacs et mon manteau
Les grandes vacances toute l’année
Et les joies du camping forcé
Je vous le souhaite pas mais méfiez-vous
Un jour, ça tombera p’être sur vous
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