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L’accompagnement social

mercredi 22 septembre 2010, par Jeanne HILLION

Guide pratique de l’accompagnement social : fiches méthodologiques

Auteurs : U.N.I.O.P.S.S.
Syros (Editeur )
Date de parution : 1995
Nbre/N° de page : 212 p.
ISBN : 2-84146-199-8

Lire la critique de ce livre par Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°358 ■ 20/06/1996

Définition de l’accompagnement social, modalités d’intervention, modes d’organisation, articulation avec les dispositifs et autres partenaires constituent l’essentiel de cet ouvrage fort utile pour comprendre la logique de ces militants du lien social et de la citoyenneté. Ceux-ci interviennent auprès de personnes en situation ou en danger d’exclusion dans la limite où elles n’ont pas basculé dans des pathologies touchant à l’extrême violence, la toxicomanie suicidaire ou la folie. Le principe de base de cette aide consiste dans la démarche volontaire de la personne demandant assistance mais restant à tout moment actrice de son histoire et de son devenir. En cela, elle se distingue d’un « suivi » ou d’une tutelle.

L’accompagnement social : DEFINITION

Dans ce livre de l’ UNIOPSS :"Guide pratique de l’accompagnement social", UNIPOSS, Syros (ed), l’accompagnement social est défini ainsi :

"L’accompagnement social est une démarche qui vise à :

- aider les personnes en difficulté à résoudre les problèmes générés par des situations d’exclusion ;

- établir avec elles une relation d’écoute, de soutien, de conseil et d’entreaide."...

"L’accompagnement social mise sur les capacités des personnes à développer leurs ressources propres, leurs capacités d’initiative et de choix, et leur possibilité de bâtir un projet de vie"...

"L’accompagnement est une relation orientée vers le "faire ensemble""....

"Les leviers les + couramment utilisés, parce que les + déterminants dans les situations d’exclusion sont :
l’emploi (ou l’activité professionnelle), la formation, le logement, la santé, les démarches administratives (et l’accès aux droits)."

L’accompagnement social est une fonction apparue en France dans les années 90, se répandant indifféremment au travers de différents secteurs professionnels, fédérant
tout en distinguant des notions aussi diverses que tutorat et parrainage ou encore coaching et counseling…

La notion d’accompagnement
se révèle en fait issue des difficultés rencontrées par les acteurs du terrain pour répondre à deux types d’exigence : la préoccupation d’un
public désaffilié, désorienté, censé être autonome ou capable de le devenir et l’injonction de performance, d’excellence et d’efficacité
toujours plus grande d’une classe dirigeante.

La situation de crise sociale est en effet corollaire de la multiplication des professions
d’interventions dont la tâche est d’accompagner.

Surgissant entre le bénévolat et le professionnel, l’accompagnement souligne la position
paradoxale de ces métiers : centrés sur l’individu et accrochés à des problématiques sociales.

Contexte d’émergence de l’accompagnement

De fait, l’accompagnement est né dans les années 1990. Il surgit partout :
dans le travail social, dans les placements
judiciaires, dans la formation, dans le travail éducatif, dans le travail soignant ou encore dans le monde économique.

Dans tous les actes de la vie, le terme accompagner est présent. Mais, ce terme ne recouvre pas forcément
la même réalité.

La notion d’accompagnement social a connu ces dernières années un véritable engouement, qui dépasse même le
strict champ du social.

Lorsqu’on parle d’accompagnement social, on est susceptible de parler d’une mission
générale, d’une mesure intégrée à un dispositif, un programme ou un plan, enfin d’une pratique, particulièrement
répandue et imprécise.

Nous reprenons l’historique et les évolutions récentes de la notion.

1.1 L’accompagnement, au coeur d’une mission générale

L’accompagnement social est au coeur de la mission des services sociaux qui accueillent « !le public ! » en général, et
en ce sens, il est souvent la suite logique des premiers accueils dès lors qu’ils présentent une certaine régularité.

Certaines situations particulières font l’objet d’un accompagnement adapté ! :

Il s’agit :

- Des publics exclus, en situation précaire, ou en très grande difficulté sociale, qu’accueillent les services
d’urgence, les CHRS, les résidences sociales et les récentes maisons-relais

- Des personnes prostituées ou en danger de prostitution

- Des détenus ou sortants de prison

- Des victimes d’infractions pénales

- Des gens du voyage

- Des étrangers

- Des familles

- Des malades.

1.2 L’accompagnement social, repérable au sein d’un dispositif

L’accompagnement se présente aussi comme une mesure « !isolable ! » ! : son financement est spécifique, ou bien elle
est portée par des professionnels ou bénévoles repérables, ou encore elle figure clairement dans les objectifs ou les
moyens d’un dispositif. On distingue ! :

- Des dispositifs qui prévoient un accompagnement global, le plus souvent à double dimension, sociale et
emploi ! ;

- Des dispositifs qui prévoient un accompagnement social sur un domaine d’intervention précis.

1.3 L’accompagnement social, une modalité du travail social…

Les pratiques actuelles d’accompagnement social sont nées d’un double renoncement des travailleurs sociaux ! :

- Renoncement à l’objectif de « !promouvoir ! » TOUS les demandeurs ! ;

- Renoncement à une maîtrise unilatérale sur l’usager et son parcours « !obligé ! ».

L’accompagnement social est aujourd’hui revendiqué autant sinon plus par les professionnels que par les bénévoles,
comme une modalité importante de leur intervention auprès du public.

Mais force est de constater qu’il recouvre des
pratiques très diverses, où la marge de manoeuvre des différents acteurs est hétérogène.

À chaque décennie correspond une idée maîtresse qui évolue.

Les années 70 auront été les années "formation" avec la mise en place de la formation pour adultes (phase de coconstruction,
d’élaboration des contenus de formation, …).

Les années 80 auront été les années "projet". Chacun doit prendre en charge ses projets. Mais comment ? Alors
qu’il y a une perte des rails (il n’y a plus de linéarité entre le métier du père et métier du fils, plus de linéarité entre
la formation et l’emploi, …). Il n’y a plus de projet collectif. Les projets individuels doivent émerger.

Les années 90 sont les années "accompagnement". Aide et soutien sont nécessaires pour faire accoucher les projets
individuels. Il y a besoin d’un accompagnement à un moment précis de rupture, d’embûche, de défi, de challenge.

L’accompagnement résulte de plusieurs fractures :

- entre 1950 et 1970, faillite des grands intégrateurs que sont la famille, l’école, la religion,

- vers 1975, faillite du travail, autre grand intégrateur,

- depuis 1968/1970, écroulement des idéologies collectivistes (par ex., la chute du mur de Berlin en 1989).

Parallèlement à ces fractures, on assiste à l’exacerbation de l’individualisme, de la compétitivité et à une crise de
l’autorité.

Les premiers usages sociaux de l’accompagnement ont été dans l’accompagnement des mourants et l’insertion socio-
professionnelle des jeunes.

le groupe qui a étudié ce texte nous propose de retenir que :

La relation d’accompagnement social porte au moins cinq caractéristiques :

1) elle est asymétrique : elle met en présence au moins deux
personnes "d’inégales puissances",

2) contractualisée : elle associe ces personnes sur la base d’une visée commune, le contrat13 étant l’opération par laquelle une disparité de
forme est compensée par une parité de fond,

3) elle est circonstancielle : la relation d’accompagnement est due à un contexte, à une situation ou à la traversée d’une période particulière

- en conséquences, elle est :

4) temporaire : elle ne dure qu’un temps (elle a un début et une fin),

5) elle est enfin co-mobilisatrice : puisqu’elle implique de s’inscrire, l’un et l’autre, dans un mouvement.

TEXTE :

Le_concept_d_accompagnement_de MAELA_PAUL

Note de synthèse effectuée à partir de l’intervention de
Maela PAUL par C2R Bourgogne
"Le Grama" – 15 place Grangier – 21000 Dijon
Tél. : 03 80 54 14 14 – Fax : 03 80 54 14 15

introduction :

Maela Paul est intervenue, en janvier 2004, dans le cadre du programme d’animation du C2R Bourgogne, thématique
"Accompagnement et formation".

Son intervention a consisté à étayer une réflexion sur le concept d’accompagnement
en apportant des éléments théoriques illustrés par des exemples dans les domaines de l’emploi, de la
formation et de l’insertion.

Maela Paul est actuellement chargée d’enseignement à l’Université de Nantes. Elle intervient dans différents diplômes
universitaires (maîtrise de Philosophie de l’éducation, licence de Formation de formateurs, DESS Fonction
d’accompagnement, …) et auprès de professionnels. Elle est titulaire du DESS Fonction d’accompagnement.

Elle a
réalisé une maîtrise sur les ruptures dans les vies professionnelles et le "recommencement" à vivre.

Elle a terminé
en décembre dernier une thèse en Sciences de l’éducation sur l’accompagnement,

Ce qu’accompagner veut dire :
entre tradition et post-modernité.

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le télécharger

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Définition de l’accompagnement

Les premières questions sont soulevées dès que se pose le problème de la définition du terme accompagnement.

Qu’est-ce qu’accompagner veut dire pour chaque personne ?

[À partir d’un tableau répertoriant tout un ensemble de définitions, un travail personnel est demandé aux participants
pour arriver à déterminer quelle est leur propre représentation de l’accompagnement.]

Il ressort que :

- le terme accompagnement est utilisé de nos jours à des fins politiques,

- c’est la "réponse" conçue dans un contexte de ruptures sociales et de transitions professionnelles,

- pour les institutionnels, l’accompagnement est vu comme un moyen pour que les personnes retrouvent du
travail,

- l’accompagnement pose en conséquence des questions éthiques,

- l’écoute, l’aide, l’accueil, le temps sont des éléments importants dans la
relation d’accompagnement,

- selon les problèmes de la personne accompagnée, les priorités et les objectifs ne sont pas les mêmes,

- la démarche d’accompagnement se déduit de la relation de la personne accompagnée à sa propre problématique,

- l’accompagnement est une démarche non linéaire : on sait d’où on part et on sait où on est censé aller mais
on peut faire des détours,

- l’accompagnement est une relation. Or, certains contextes disant faire de l’accompagnement sont sans relation
directe avec la personne accompagnée (par exemple : la validation des acquis de l’expérience),

- il existe un décalage entre les attentes des différents décideurs,

- le professionnel doit bricoler pour répondre aux attentes d’une part, des institutionnels, et d’autre part, des
personnes accompagnées.

L’un des moyens pour tenter de voir plus clair dans un concept est d’explorer son champ sémantique. Dans le dictionnaire,
l’accompagnement signifie "ajouter quelque chose à autre chose". Par ex., les haricots (choses secondaires)
accompagnent le rôti (chose principale).

Dans le monde musical, l’accompagnement désigne une partie de soutien, qui est secondaire mais pas accessoire. À
chacun sa partition. Dans le milieu militaire, l’idée d’accompagnement induit en plus l’idée de protection. Dans le
secteur du tourisme, il s’agit d’accompagner une personne ou un groupe dans son déplacement de façon temporelle.

Au XIIIème siècle, l’accompagnement était un contrat de pariage dans lequel deux parties d’inégales puissances s’appropriaient
une terre en commun, en visant donc une parité.

La notion d’accompagnement est relativement proche d’autres
concepts, qui eux-mêmes ne fédèrent pas un ensemble
de pratiques unifiées :

- le counselling : conseiller, secourir, aider, diriger, gouverner, réfléchir, demander conseil, délibérer, assister,
guider, orienter, soutenir, …

- le parrainage : accueillir, introduire, admettre, veiller sur, … Le parrain s’occupe de l’esprit. Le parrainage est
issu de la vieille notion qu’est le parrain. Il implique des relations intergénérationnelles. C’est une notion maintenant
institutionnalisée.

- le mentoring (ou préceptorat) : guider, conseiller, éduquer, enseigner, instruire, apprendre à vivre, éveiller, …

Cette notion de mentoring est plus utilisée au Québec. Il s’agit alors d’accompagner des jeunes (de tous niveaux)
dans leur insertion professionnelle ou lors de changement de statut (par ex. un étudiant devenant travailleur).

- le compagnonnage : enracinement et itinéraire, qualités techniques et humaines, former, transmettre, accompagner,

… Le compagnonnage fait appel à des valeurs traditionnelles. Il concourt au développement de la personne,
à son appropriation d’un bagage culturel. Il faut avoir été soi-même apprenti pour accompagner.

- le sponsoring : soutenir, répondre, s’engager réciproquement, … Cette notion correspond au mécénat du domaine
artistique. Il s’agit d’accompagner d’une façon économique un projet.

- le tutorat (ou monitorat) : tutelle, dépendance, soutenir, surveiller, assister, suivre, … Le tutorat est une notion
ancienne revisitée.

- le coaching ; entraîner, conduire, diriger, … La notion de coaching est née du contexte économique. C’est une
notion fourre-tout dans les pratiques et les méthodes utilisées.

Les pratiques de médiation sont également proches de l’accompagnement sauf dans le cas de règlement de litiges.

Toutes ces notions font appel à des valeurs anciennes. Mais elles s’adressent chacune à des problématiques différentes.
"Aide" peut être considéré comme l’ancien terme désignant l’accompagnement. La notion d’aide renvoie à celles de
bénévolat, de caritatif, d’assistanat, d’État providence. Alors que la notion d’accompagnement renvoie à celles de
professionnalisme, de démarche outillée, réfléchie d’autonomisation de la personne.

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Relation d’aide, fluidité sociale et enjeux symbolico-identitaires

Du paradigme réparateur
au paradigme de l’accompagnement

JEAN FOUCART

Résumé : La relation d’aide change. Dans la période de l’État providence,
caractérisée par des enjeux socioéconomiques, elle se caractérise par le
schéma de la réparation. Par contre, dans une situation de fluidité sociale,
caractérisée par des enjeux symbolico-identitaires, l’accompagnement
devient un modèle d’aide dominant.

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POUR ALLER PLUS LOIN :

autres documentations sur l’accompagnement

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- Ce qu’accompagner veut dire Maela PAUL

auteur : Chargée de Mission et d’Orientation au CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers) des Pays de la Loire, Nantes (44), France

résumé :

Il n’aura échappé à personne que l’accompagnement, depuis une dizaine d’années, fait parler de lui. Mais derrière sa rassurante étiquette
verbale, empruntant au parler de tous les jours, qu’est-ce qu’accompagner veut dire ?

Couvrant indistinctement les divers secteurs professionnels du thérapeutique, du social, du formatif ou du management, bousculant au
passage les frontières disciplinaires et brouillant les distinctions conceptuelles, la notion d’accompagnement désigne-t-elle un champ unifié
de pratiques ? Inversement, à travers la profusion des termes qui tentent de spécifier ici ou là des problématiques particulières comme
coaching, counselling, tutorat, mentorat, parrainage ou compagnonnage, n’est-il pas possible d’identifier des pratiques qui ont "un air de
famille" ? Peut-on à la fois concevoir le champ de l’accompagnement, identifier quelques problématiques et en dégager l’articulation ?

Cette contribution, s’appuyant sur un ensemble de recherches conduites dans le cadre d’une thèse universitaire, se donne pour objectif de
montrer comment l’élaboration du champ sémantique d’accompagner à la fois fournit un modèle d’intelligibilité de cette pluralité et engage
un questionnement à l’égard de trois problématiques fondamentales qui opèrent dans le processus de l’accompagnement.

telecharger ce document de 14 pages

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 !’accompagnement social en tableaux proposé par le COPAS

Le cabinet Copas, société coopérative de conseil spécialisée
dans le domaine des politiques sociales.

www.copas.coop

Tableaux "L’accompagnement social » des publics en difficulté sociale

Dans un premier tableau, nous avons regroupé les services et établissements
pour lesquels l’accompagnement figure parmi les missions générales, que ces
services ou établissements accueillent tous publics ou des situations de public
spécifiques.

Un second tableau rentre dans le détail des « dispositifs, actions ou
mesures », dont la mise en oeuvre prévoit un accompagnement social,
généraliste ou centré sur un volet spécifique de l’action sociale.

Ces tableaux constituent l’annexe d’une étude sur l’accompagnement social
que nous avons menée en 2003, avec un zoom sur les départements du Nord
et de l’Eure-et-Loir.

Tableaux Acct Social.doc.pdf 381.12 Ko

Synthèse Acct Social.doc.pdf 683.9 Ko

Resume Acct Social.doc.pdf 232.09 Ko