POIL DE CAROTTE

ASSOCIATION pour enfants tristes

Accueil > 1- VIOLENCES... > LES PRISONNIERS COLONIAUX, trahis et oubliés de l’HISTOIRE

LES PRISONNIERS COLONIAUX, trahis et oubliés de l’HISTOIRE

mardi 20 avril 2010, par Jeanne HILLION

OUBLIES ET TRAHIS, LES PRISONNIERS COLONIAUX

Je relaie ici le cri d’une collègue, historienne, qui par un livre récent rappelle à notre attention une catégorie de personnes qui ont traversé l’histoire sans qu’on s’arrête sur leur sort.
Des années de travail et de recherche pour nous donner l’extraordinaire possibilité de connaitre et reconnaitre un autre épisode honteux de notre histoire.

Armelle Mabon a découvert le destin de ces hommes grâce aux archives d’une ancienne assistante sociale du service social colonial de Bordeaux. Une dizaine d’années durant, elle a étudié les archives publiques et privées, recueilli de nombreux témoignages inédits, faisant le choix d’évoquer la captivité de tous les ressortissants de l’empire. Cet ouvrage donne la mesure de l’injustice, du déni d’égalité et du mépris dont s’est rendu coupable l’État, durant l’Occupation, mais aussi par la suite… Un sujet d’une douloureuse actualité.

pour feuilleter le livre d’ARMELLE MABON

émission de FRANCE CULTURE :
Les lundis de l’histoire
par J. Le Goff, M. Perrot, R. Chartier, P. Levillain
le lundi de 15h à 16h

du lundi 5 avril 2010
ECOUTER L’EMISSION

Mémoire française des années sombres

# A propos de :
La mémoire désunie. Le souvenir politique des années sombres de la Libération à nos jours, Paris, Seuil(2010), de Olivier Wieviorka,
Mémoires de pierre. Les monuments commémoratifs en France après 1944, Paris, Autrement (2009), de Mechtild Gilzmer,
Prisonniers de guerre indigènes. Visages oubliés de la France occupée, Paris, La Découverte (2010), de Armelle Mabon.
Par Michelle Perrot

Invités

Olivier Wieviorka. professeur à l’ENS

Mechtild Gilzmer. professeur à l’université de Berlin

Armelle Mabon.

Une véritable conspiration du silence qui visa les soldats coloniaux de l’Armée française. Ces derniers, victimes de la débâcle comme le reste de l’Armée française, ne furent pas emmenés en Allemagne mais maintenus sur le territoire français.

En effet, les nazis craignaient les contaminations de maladies et pire encore la contamination raciale. L’un des plus grands camps fut installé à Rennes : le Frontstalag 133 abrita des soldats d’Afrique, d’Afrique du Nord et d’Indochine.

Jusqu’en 43, ils sont gardés par des soldats allemands bientôt remplacés par des militaires français. Obligés de travailler et maintenus dans des camps dans des conditions terribles, pas de vêtements chauds, une mauvaise nourriture, ils doivent leur survie à l’aide des habitants et des assistantes sociales.

Cette histoire invraisemblable a d’ailleurs été découverte par une historienne, auteur du film, Armelle Mabon. Cette dernière faisait une thèse sur le travail des assistantes sociales durant la Seconde Guerre mondiale en Bretagne.

Et c’est en rencontrant certaines d’entre elles qu’elle découvre des photos de l’époque sur lesquelles figurent des hommes de couleurs. Interloquée, elle interroge ces témoins qui lui feront alors part de cette histoire. Certains des prisonniers de ces camps finiront par se marier avec des Bretonnes, leurs enfants témoignent. D’autres s’échapperont et entreront grâce aux réseaux , notamment celui du Musée de l’Homme ( témoignage fort de Germaine Tillon) .D’autres survivants retourneront dans leur pays mais la trahison ressentie ne s’arrêtera pas avec la fin de la guerre. Humiliés jusqu’au bout, ils seront enfermés, de retour à Dakar, dans le camp de Thiaroye. Les autorités françaises refusent de reconnaître leur grade dans les Forces Françaises de l’Intérieur.

L’armée française craignant la révolte ira jusqu’à tirer sur des prisonniers.


OUBLIES ET TRAHIS
envoyé par hopto. - L’info video en direct.