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Un phénomène mal connu

LE DENI DE GROSSESSE

Ces grossesses silencieuses...

mercredi 7 janvier 2009, par Jeanne HILLION

France 3 diffusera, lundi 19 janvier à 20:35, LE DENI DE GROSSESSE
Cette soirée avec documentaire et débat nous fera découvrir ce trouble psychique méconnu qu’est le déni de grossesse à travers 4 portraits et l’intervention de professionnels.

Qu’est-ce que le déni de grossesse ?

C’est le fait, pour une femme d’être enceinte sans en être consciente. D’après l’Association française pour la reconnaissance du déni de grossesse, en France, il y aurait 2 ou 3 dénis de grossesse pour 1000 naissances, soit de 800 à 2400 dénis de grossesse par an.

Comment une grossesse peut-elle demeurer invisible jusqu’à son terme ? Comment des femmes peuvent-elles ignorer, parfois jusqu’à leur accouchement, qu’elles sont enceintes ?
Comment certaines de ces mères peuvent-elles aller jusqu’à commettre un « néonaticide » ?
Quelles réponses la justice apporte-t-elle à ces femmes dont le nouveau-né est décédé suite à un déni de grossesse ?
Comment la médecine prend-elle en charge ces femmes qui découvrent tardivement leur grossesse ?
Comment se crée le lien avec leur bébé surprise ?
Comment les enfants du déni grandissent-ils ?

En donnant la parole à Julie, Cécile, Mélanie et Véronique qui ont vécu un déni de grossesse, à des enfants nés d’un déni, mais aussi en interrogeant des psychologues, des psychiatres, des avocats, des médecins tel le professeur Israël Nisand, gynécologue-obstétricien responsable de trois maternités à Strasbourg...
ce film tente de répondre à ces questions.

La diffusion du documentaire sera suivie d’un débat animé par Carole Gaessler auquel participeront notamment le professeur Israël Nisand, la psychanalyste Sophie Maronopoulos et Andrea Rawlins-Gaston

POUR EN SAVOIR PLUS :

une association :
* Association Française pour la Reconnaissance du Déni de Grossesse

28, rue Bertrand de Born
31000 Toulouse

Le déni de grossesse se définit comme le fait pour une femme enceinte de ne pas avoir conscience de l’être.

C’est ce que rappelle le Dr N.GRANGAUD, pédopsychiatre, dans une thèse qui fait référence,

"Déni de grossesse, essai de compréhension psychopathologique.

la réalité du "déni de grossesse" est établie sur le plan médical. Avec 600 à 1 800 femmes concernées chaque année en France, il constitue d’ailleurs un réel problème de santé publique. L’Association Française pour la Reconnaissance du Déni de Grossesse se bat pour que le déni de grossesse soit maintenant juridiquement reconnu.

et

Nous vous recommandons également la lecture d’un travail très interessant :

Quelle attitude la sage-femme adopte-t-elle en post-partum, dans le processus d’interactions mère enfant, quand il y a eu déni de grossesse ?

Mémoire de fin d’études pour le diplôme d’état de sage-femme

Fanny LAMIDÉ et Aurore PROST

Institut Supérieur d’Enseignement Infirmier à Bruxelles

Sous la responsabilité d’Antoinette HUBERTY et Françoise LION,

« Une femme éprouve soudainement de violentes douleurs abdominales, qu’elle attribue à la mauvaise digestion d’un aliment. Quelques minutes plus tard, elle accouche d’un enfant à son domicile. A aucun moment, elle ne s’était aperçue de son état de grossesse ». (BAYLE B., 2003)
Ce cas illustre de façon caricaturale ce que les cliniciens désignent sous le terme de déni de grossesse.

Aujourd’hui encore ce symptôme est mal connu et le déni de grossesse est beaucoup plus fréquent qu’on ne le pense. Ce phénomène est interpellant car pouvoir tout ignorer d’une réalité que l’on vit dans son corps, voilà qui peut surprendre, interroger et même parfois choquer.
En effet, comment une femme peut-elle vivre tant de mois de grossesse en ignorant la présence d’un foetus dans son corps, alors que d’importantes modifications physiques sont attendues pendant cette période ? Comment l’entourage, et même parfois certains professionnels de la santé, peuvent-ils participer au maintien de ce déni ?

De notre côté, nous avons été interpellées et touchées par ce phénomène, souvent abordé avec des préjugés. En effet, nous nous sommes rendues compte que ce sujet n’est pas suffisamment traité et connu par les professionnels de la santé.

Cette situation n’est pas sans conséquence sur la santé mentale et physique tant de la mère que de l’enfant. Cela peut entraîner un impact sur la relation mère-enfant qui n’est pas à négliger. Puisque ces grossesses sont niées, elles sont jusqu’à un certain point non suivies, ce qui représente un danger obstétrical et psychologique pour le déroulement de la grossesse, de l’accouchement et du post-partum.

Toutes ces observations, constatations, nous ont amenées à orienter notre étude sur la question suivante :

« Quelle attitude la sage-femme adopte-t-elle en post-partum, dans le processus d’interactions précoces mère-enfant, quand il y a eu déni de grossesse ? »

Il nous paraît important en tant que professionnelles, d’être sensibilisées à ce sujet de santé publique, afin d’effectuer une meilleure prise en charge, plus particulièrement en post-partum, de ce couple mère-enfant né d’un déni de grossesse.

Nous nous sommes penchées sur cette question, en réunissant ce qui avait été écrit sur ce sujet et en interviewant des sages-femmes ayant rencontré ces situations.

Après avoir tenté, dans une première partie, de définir le déni de grossesse nous nous sommes intéressées à ses aspects épidémiologiques.

Nous avons ensuite étudié la psychologie de la maternité pendant la grossesse ainsi que les mécanismes d’installation des interactions précoces mère-nourrisson en post-partum dans une situation physiologique.

Puis, nous nous sommes attardées sur la psychopathologie du déni de grossesse avant de donner la parole aux sages-femmes, dans une deuxième partie.

Cette deuxième partie va nous permettre d’apprécier l’attitude des sages-femmes sur le terrain et d’établir une discussion et des pistes de réflexions concernant notre future pratique.