POIL DE CAROTTE

ASSOCIATION pour enfants tristes

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Parents - Enfants

mardi 19 octobre 2004, par Jeanne HILLION

Le premier accueil

C’est au moment de la conception et de la grossesse que beaucoup de choses se construisent.
La future mère, le futur père, chacun IMAGINE l’enfant.

Il se crée une certaine image de ce qu’il sera.
De quoi sont construites ces images ? de nos envies, de notre histoire, de nos refus, de nos peurs, en un mot de nos projections.
Ne pas oublier l’idéalisation imposées par les images sociales. La publicité par exemple (sauf certains courages ou certains délires) ne nous présente que des enfants CANON !
Imaginez-vous qu’un jour la publicité se décide de nous parler du monde tel qu’il est et non tel qu’on aimerait qu’il soit ?
L’effet pervers c’est que nous sommes influencés par cette image idéale (tout comme les histoires d’image du corps, images de l’amour, images de la famille, des relations etc.) .

Puis au moment de l’accouchement la mère, le père DOIVENT OBLIGATOIREMENT faire le deuil de cette image-là de l’enfant qu’ils ont imaginé.
C’est une question d’accueil. C’est comme quand on a parlé à quelqu’un au téléphone, lorsqu’on avait un correspondant, lorsqu’on a communiqué par mail etc. Lorsqu’on rencontre la personne dans la réalité, il faut laisser tomber l’image et accueillir la personne.

Le bébé c’est pareil. Il a besoin qu’on l’accueille tel qu’il est.

Si l’enfant n’est pas comme on pensait, que faire ?

Essayer le plus honnêtement possible de prendre conscience du rejet qu’on éprouve. Ne pas essayer de se trouver des raisons, des excuses, des dénis.
Le déni est horrible : on refuse de voir et on ne sait même pas qu’on refuse. Le déni peut aider à franchir des étapes difficiles, par exemple, pour faire le deuil d’un être cher, on passe par une période de déni. Mais cela ne doit pas durer trop longtemps.

Il existe une structure en région parisienne qui aime les mères qui ne supportent pas leurs enfants ou qui vivent mal leur relation au nouveau-né. Il y a toujours des moments dans la vie où on ne supporte plus ses enfants. Il faut le savoir, se l’avouer, trouver une solution. En trouvant une solution temporaire, on évite parfois de cristalliser une situation. On désamorce en se séparant un moment du jeune.

L’enfant peut comprendre énormément de choses. La seule chose que l’enfant ne comprend pas c’est le silence, c’est qu’on décide les choses à son propos mais sans lui expliquer.

Je trouve que l’enfant a des responsabilités et de la ressource qui lui permettent de prendre sa vie en charge. Qu’il faut lui clarifier les rôles et les places de chacun mais qu’il est le premier agent de changement de sa vie.

En lui parlant, il devient partie prenante de sa vie. L’enfant ne doit pas prendre de décision, ce sont les parents qui décident.

Les parents ne doivent jamais suivre les envies des enfants, ils doivent suivre leurs besoins.

Très souvent c’est la même chose. Car l’enfant a une tendance naturelle à grandir.
Comme une plante.